N. Sarkozy ira aux JO de pékin. Réactions.

mercredi 9 juillet 2008 par Rédaction

Le président français Nicolas Sarkozy a confirmé le 9 juillet à son homologue chinois Hu Jintao sa participation attendue et déjà critiquée à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 8 août, alors que le dialogue ouvert entre la Chine et le Dalaï Lama semble au point mort.
C’est donc en sa double qualité de président de la République française et de président en exercice du Conseil européen que le président Sarkozy assistera à la cérémonie", ajoute le communiqué distribué à la presse.
Nicolas Sarkozy s’était déclaré "choqué" par les événements au Tibet et avait assuré qu’il n’assisterait à l’ouverture des JO qu’en cas de reprise du dialogue entre la Chine et les représentants du Dalaï Lama.
Lors d’un entretien le 30 juin sur la chaîne de télévision France 3, il avait une nouvelle fois précisé les conditions de sa participation. "Si ça (les discussions sino-tibétaines) devait progresser encore et si le Dalaï Lama et le président chinois reconnaissaient les progrès, alors l’obstacle à ma participation serait levé", avait-il dit.
Avec la reprise de ces pourparlers la semaine dernière, la présence du président français le 8 août à Pékin ne semblait plus faire guère de doute. Malgré les déclarations d’un émissaire du Dalaï Lama, Lodi Gyari, se déclarant "déçu" par ses discussions avec la Chine, Nicolas Sarkozy a finalement confirmé le 9 juillet à Hu Jintao sa venue à Pékin.

Cette déclaration a déclenché une violente polémique en France.

- Le groupe d’études sur le Tibet de l’Assemblée nationale, par son président Lionnel Luca, a appelé le 8 juillet les Français à boycotter la cérémonie télévisée d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin.
"Moins il y aura de Français qui regarderont la télé le 8 août pour la cérémonie d’ouverture, mieux la cause des Droits de l’homme en Chine et en particulier pour le peuple tibétain sera soutenue", a ajouté M. Luca.
M. Luca a notamment invité les députés membres du groupe d’études, "toujours dans l’attente d’un visa" pour aller au Tibet, à se rendre le 15 juillet à l’ambassade de Chine "en délégation et avec nos écharpes républicaines" pour "demander nos visas".

- Le socialiste Jean-Marc Ayrault a appelé Nicolas Sarkozy au boycott des JO "au nom de tous ceux qui luttent pour la liberté et les Droits de l’Homme". L’annonce de la présence de M. Sarkozy à l’ouverture des JO, le 8 août, "témoigne une nouvelle fois de l’incohérence de la politique étrangère de la France", a estimé le PS dans un communiqué.
Le PS "demande à Nicolas Sarkozy de recevoir le Dalaï Lama au cours de sa visite en France prévue mi-août".

- Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem, a estimé que le président Nicolas Sarkoy "avait pris sa décision depuis longtemps" de participer à la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin et jugé "troublante" l’attitude de la France ces derniers mois à l’égard de la Chine.
Mme de Sarnez a regretté que la France, depuis les manifestations de Paris contre la répression au Tibet, n’ait cessé "de s’excuser, d’envoyer des émissaires à Pékin". "Toutes ces excuses à répétition de la France ont troublé notre image et l’ont singulièremenbt affaiblie. Je trouve qu’on a mal géré tout cela".

- Le Parlement européen, grand défenseur des Droits de l’Homme, semblait l’enceinte la plus susceptible de protester officiellement contre cette décision annoncée le 9 juillet en marge du sommet du G8.
D’autant que le PE avait en avril appelé les dirigeants de l’Union européenne à conditionner leur participation à cette cérémonie à la reprise du dialogue entre le régime communiste et le Dalaï Lama, chef spirituel des Tibétains - une position qu’avait reprise à son compte le président français.
- Déplorant l’absence de "résultats dans les négociations" avec le Dalaï Lama, le président du Parlement, le conservateur allemand Hans-Gert Pöttering, a d’ailleurs confirmé le 9 juillet que lui n’irait pas à Pékin.
- Le chef de file des Verts, Daniel Cohn-Bendit, le plus offensif, a parlé de "scandale", jugeant cette décision "ignoble" et "immonde", tandis que le conservateur allemand Thomas Mann estimait que "Sarkozy devrait être conséquent en restant à la maison".
- Les Verts appellent les dirigeants de l’UE à "ne pas participer à la cérémonie en l’absence de progrès sur la question tibétaine, la situation des Droits de l’Homme et le respect des engagements pris par la Chine en vue des Jeux".

- Le secrétaire général de Reporters sans frontières Robert Ménard lui a reproché "d’abandonner ses propres engagements". Robert Ménard s’est dit "déçu et amer". "Jusqu’au dernier moment, j’ai voulu croire qu’il n’oserait pas".
"C’est une capitulation en rase campagne, un renoncement à tous les engagements qu’il avait pris en tant que candidat et à toutes les valeurs qu’incarne notre pays".

- Lors d’une table ronde réunissant des chercheurs et des écrivains, le sinologue Jean-Luc Domenach, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, a souligné que la Chine avait "besoin de l’Europe et de la France et non pas l’inverse car le commerce avec l’Europe augmente".
- "Je me demande si tout ce que nous essayons de faire pour convaincre les Chinois d’adoucir la situation des Tibétains ne les renferme pas davantage dans leur nationalisme blessé", s’est interrogée pour sa part Anne-Marie Blondeau, chercheur à l’Ecole pratique des hautes études.
- "Faut-il pour autant la fermer et rester sur une position tiédasse ? Pas du tout. Il faut que nous connaissions la psychologie et l’histoire des Chinois pour discuter avec eux", lui a répondu le journaliste et animateur du débat, Jean-Paul Ribes, également Président du Comité de Soutien au Peuple Tibétain.

Voici par ailleurs la réaction du Comité de Soutien au Peuple Tibétain à l’annonce de Nicolas Sarkozy
- “La décision de Nicolas Sarkozy de se rendre à Pékin pour l’ouverture des Jeux olympiques, si elle se contentait d’être motivée par le choix de ne pas pratiquer la "politique de la chaise vide" et la volonté de s’exprimer devant le peuple chinois, serait défendable. Ce n’est pas le cas.
Le président de la République avait en effet pris l’engagement devant les Français de lier cette décision à la reprise d’un dialogue véritable entre le gouvernement chinois et le Dalaï Lama. Ce dialogue n’a pas eu lieu, au dire même des envoyés du Dalaï Lama.
La partie chinoise, qui n’a cessé de poser de nouvelles conditions innacceptables, poursuit ses attaques diffamatoires contre le Dalaï Lama dans les medias officiels, durcit sa répression sur le terrain (déportation de moines dans la région de Lhassa, arrestations, tortures).
La politique de la France, au lieu d’aboutir à l’ouverture et au dialogue encourage le statu quo répressif et la surenchère. Une surenchère exprimée avant même l’annonce officielle de la décision française par les déclarations inadmissibles de l’ambassadeur de Chine à Paris, dictant sa conduite à Nicolas Sarkozy et menaçant la France en cas de rencontre avec le Dalaï Lama. [1]
Enfin on ne peut que s’étonner que le président français s’engage au silence sur toutes ces questions, comme il l’a fait à Hokkaido,pour les six mois à venir, et ce face au représentant d’un pays qui au dire même de François Fillon "n’est pas une démocratie" (RTL, le 9 juillet). Les Français et leurs élus sont en droit, et ils le feront, d’exiger - comme s’y était engagé Nicolas Sarkozy - le suivi transparent et démocratique de ces questions et la rupture avec une politique malencontreuse vis-à-vis de la Chine marquée par le silence, la crainte et le renoncement. L’esprit d’ouverture, le respect réciproque et la fidélité à ses principes devraient marquer cette nouvelle politique
”.
Pour le CSPT, Jean-Paul Ribes, le 9 Juillet 2008

Sources : AFP, CSPT, PE, 9 juillet 2008

[1] L’ambassadeur de Chine à Paris, M. Kong Quan, a réaffirmé le 9 juillet que son pays était "fermement" opposé à toute rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le Dalaï Lama.
Il était convoqué par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner après avoir parlé le 8 juillet des "conséquences graves" sur les relations franco-chinoises d’une telle rencontre .
M. Kong avait adressé cette mise en garde quelques heures avant que M. Sarkozy annonce du sommet du G8 au Japon qu’il assisterait à la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin, le 8 août.
"Le Tibet est une affaire purement chinoise et le Dalaï Lama est quelqu’un qui a une double face et un double langage", a dit M. Kong.
"Nous nous opposons à ce que les chefs d’Etat le reçoivent à l’étranger, ce qui pourrait très bien être considéré comme une sorte de soutien", a-t-il déclaré.


<:accueil_site:> | <:info_contact:> | <:plan_site:> | [(|?{'',' '}) | <:icone_statistiques_visites:>
<:info_visites:>

<:icone_suivi_activite:> fr  <:icone_suivi_activite:>   <:icone_suivi_activite:>    ?    |    <:ecrire:titre_sites_syndiques:> OPML   ?

<:site_realise_avec_spip:> 2.1.13 + AHUNTSIC

https://www.traditionrolex.com/4