Manifestations liées à l’exploitation minière au Sichuan

Dans la province du Sichuan, des centaines de femmes et de jeunes Tibétains ont entamé une grève de la faim à la suite de conflits ayant trait à l’exploitation minière chinoise d’une montagne considérée comme sacrée par les Tibétains.
Selon des sources régionales qui demandent l’anonymat, les activités minières dans la montagne de Shak Drak Lha Tse (ch : Nongge Shan) ont été arrêtées pendant les manifestations.
"Les activités minières sont temporairement arrêtées et les manifestations continuent, la plupart des hommes se cachent dans les montagnes de peur des représailles chinoises" selon une autre source.
Les protestataires menèrent la grève de la faim devant les bureaux officiels dans le township de Dawu (Daofu) préfecture de Karze (Ganzi) ont précisé des habitants. Le 19 juin, après que Jigme Namgyal Rinpoche, dirigeant du monastère de Garthar ait expressément demandé d’arrêter, les grévistes de la faim ont stoppé leur protestation.
Selon certaines sources, des Tibétains qui en ont appelé aux gouvernements régionaux et centraux pour un arrêt de l’exploitation, sont détenus à Chengdu et Dawu. Ces informations manquent de précision. Quinze Tibétains eurent l’intention d’aller à Pékin faire une réclamation officielle, mais ils ont été détenus avant de quitter la région.
Le 19 juin, au moins treize personnes avaient été libérées. Vingt-cinq autres Tibétains pétitionnaires auraient voulu aller à la capitale provinciale de Chengdu. Eux aussi ont été détenus. Deux ont depuis été libérés.
Une autre source raconte que vers le 5 juin, les mineurs chinois ont découvert une grosse pierre de turquoise et que la compagnie minière chinoise a célébré cette découverte.
"Ils ont invité de hauts fonctionnaires de la région et du district. Ce fut l’occasion pour les Tibétains d’organiser une grande manifestation. Il y eut des confrontations avec les officiers de la sécurité et ceux du Comté ainsi qu’avec des membres de la compagnie minière ; cela a duré plusieurs heures"
"Plusieurs véhicules appartenant au gouvernement local et à la compagnie minière ont été détruits et quelques 300 policiers de Dawu et Karze furent envoyés sur les lieux" raconte une autre source.
Les Tibétains auraient employé des pierres et des bâtons et dévalisé les bâtiments locaux. Des fonctionnaires chinois joints par téléphone ont refusé tout commentaire.
Un fonctionnaire du gouvernement du Comté de Dawu : "Nous, les fonctionnaires du Comté n’avons pas à vous donner d’information sur cela. Vous devriez appeler le Bureau de la Sécurité Publique (PSB) et ne rien nous demander".
Un officier du commissariat de police de Dawu : "Pour cet incident, nous n’avons pas le droit de donner de détails. Vous pouvez contacter des fonctionnaires de haut niveau".
Un autre officier de police : "Comment savez-vous cela ?"
Le gouvernement de Karze a vendu la montagne à l’entreprise Sichuan Nongge Shan Mining Co Ltd, (joint-venture entre Huaye Resources Co et l’entreprise Sichuan Yadi Dekuang Mountain Construction Co. Ltd) pour 100 millions de Yuans, dont 200 000 yuans pour les habitants.
La région comporte 400 à 500 familles tibétaines.
Tous les ans, à travers le pays, la Chine connaît des milliers "d’incidents de masse" lorsque le territoire et les ressources sont vendus par les fonctionnaires du gouvernement pour réaliser de larges profits. Les habitants se plaignent souvent de ne pas avoir été consultés et de ne recevoir qu’une petite, voire aucune, compensation.

Source : Radio Free Asia 21 juin 2007.