Manifestations et arrestations autour de l’exploitation minière à Shigatsé

Le 22 novembre 2010, les moines du monastère de Lingka et d’autres personnes du quartier de Tamo ont protesté alors que des fonctionnaires et des ouvriers du Ministère des mines s’approchaient d’un site minier très riche, près du monastère de Lingka.
Comme les manifestants essayaient de stopper le travail de la mine, les fonctionnaires du Ministère des Mines et du gouvernement local ont essayé, par la douceur, de faire continuer le travail d’extraction.
Mais, du 22 novembre au 18 décembre, les gens ne sont pas tombés dans le piège et ont continué à montrer leur opposition à la poursuite du travail dans la mine.
Le gouvernement local de Shethongmon [1] a envoyé la police anti-émeute pour briser les manifestations, ce qui a amené une confrontation verbale entre la police et les manifestants. La police, moins nombreuse que les manifestants, a essayé en vain de les disperser sans heurts.
Plus tard, un grand nombre de membres du Bureau de la Sécurité publique (PSB) et du personnel armé sont arrivés de Shigatsé afin de réprimer les manifestants. En conséquence, beaucoup de Tibétains ont été sévèrement roués de coup et arrêtés.
Khenpo Kelsang, 49 ans ; Jamyang Tsering, 38 ans ; Tsewang Dorje, 37 ans ; Rigzin Pema, 35 ans et Jamyang Rigsang, 34 ans, font partie des moines du monastère de Lingka arrêtés à la suite de la répression.
Une dizaine de Tibétains de la communauté laïque ont eux aussi été arrêtés, portant le nombre total à 15 arrestations, dont 2 ont ensuite été libérés. Les autres sont toujours détenus dans des centres de détention près de Shigatsé et dans le Comté de Shethongmon.

De telles situations d’extraction minière par le gouvernement chinois contre la volonté des Tibétains n’est pas nouvelle à Shigatsé. Le 5 juin 2010, les habitants tibétains du village de Sogchen, dans le Comté de Namling  [2], avaient violemment manifesté contre l’exploitation des riches ressources minières de leur région.
La police et l’armée avaient utilisé la force pour écraser la manifestation pacifique ; beaucoup furent violemment roués de coup et une trentaine arrêtés. On ne sait rien de ce qu’ils sont devenus.

Source et photos : Central Tibetan Administration, 11février 2011