Manifestations et arrestations lors de la semaine du "Losar" au Tibet

La période du "Losar", le Nouvel an tibétain, la semaine dernière [1], a été témoin d’une recrudescence d’arrestations, de protestations, et de répression dans les zones tibétaines.
Selon des sources en exil, des Tibétains de la région de Kardzé, au Tibet oriental, ont mené de vastes protestations pamphlétaires durant les cinq premiers jours du Losar (22-26 février).
Les affiches, qui protestaient contre les politiques répressives du gouvernement chinois, ont été collées sur les murs de bâtiments du gouvernement chinois, les fenêtres des bureaux chinois, les ponts, et accrochées sur des lampadaires de la région.

"Les slogans des brochures demandaient l’indépendance du Tibet, le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama, et l’unité du peuple tibétain", rapporte Tenzin Dhargey, moine exilé, à Phayul.
"Toujours dans la région, lors d’une célébration du Nouvel an, lorsque les autorités locales chinoises ont allumé des pétards, le premier jour du Losar, les Tibétains ont répondu par une protestation improvisée. Les autorités ont été obligées d’arrêter d’autres célébrations dans la crainte de provoquer davantage de manifestations", dit Dhargey.

Ailleurs, un homme d’affaires tibétain nommé Tamdin, 32 ans, de Nangchen, a été arrêté à l’aéroport de Chengdu le premier jour du Losar (22 février). Tamdin a été arrêté pour avoir participé à de grandes manifestations le 8 février, à Nangchen.
Près de 500 Tibétains avaient alors pris part à de grandes prières d’une journée, portant des habits traditionnels tibétains, mangeant l’aliment traditionnel tibétain, la tsampa (farine d’orge grillée) et portant de l’encens tout en chantant des prières et des slogans pour la longue vie du Dalaï Lama.
Bien qu’aucune arrestation n’ait été effectuée le jour des manifestations, il est maintenant signalé que les policiers de toute la région travaillent ensemble pour arrêter les manifestants.

Un monastère tibétain dans la région de Tsolho [2] en Amdo, au Tibet oriental, a été mis sous surveillance stricte suite à une manifestation sous forme de veillée aux chandelles au début de ce mois.
Selon des sources en exil, environ 100 moines du monastère de Soma (orthographié comme prononcé) avaient pris part à la veillée de protestation.
Depuis, des représentants du gouvernement chinois et le personnel de sécurité ont effectué des séances d’interrogatoire sévère, limitant le déplacement des moines.
Des sources indiquent que la région entière est sous verrouillage militaire avec une forte présence de sécurité.

En exil, le premier jour du Losar, trois Tibétains ont commencé un jeûne à durée indéterminée devant le siège des Nations-unies à New York, en solidarité avec les Tibétains de l’intérieur et afin "d’amplifier leur appel pour la liberté".
Ils lancent un appel aux Nations-unies pour qu’elles envoient immédiatement une mission d’enquête au Tibet, mettent la pression sur la Chine pour que prenne fin la loi martiale non officielle mis en place au Tibet, permettre aux médias internationaux d’accéder à l’intérieur du Tibet, libérer tous les prisonniers politiques, et cesser les campagnes de "rééducation patriotique" au Tibet.

Source : Phayul, 28 février 2012.