Manifestations du 7 avril pour la flamme olympique
lundi 7 avril 2008 par Rédaction
Ce ne fut visiblement pas "un monde, un rêve" pour les organisateurs du défilé de la flamme olympique...
Le parcours de la flamme olympique à travers Paris a été marqué le 7 avril par de multiples incidents, provoqués par des manifestants pro-tibétains, entraînant l’interruption du relais à de nombreuses reprises et contraignant les autorités à éteindre momentanément la torche à 5 reprises (1 technique devant France Télévision, et 4 volontaires, à la demande des officiels chinois), en dépit d’un service d’ordre impressionnant. Tout le long du parcours que devait emprunter la flamme, des hommes et des femmes tentaient de s’allonger sur la chaussée, mais étaient aussitôt délogés par la police avant l’arrivée du cortège. Très rapidement, le relais a dû être abandonné et la flamme montée dans un bus
Récit heure par heure :
11h00 Plusieurs centaines de manifestants arborant des drapeaux tibétains se rassemblent Place du Trocadéro. Parmi les banderoles : "Pour un Tibet libre", "Pour un monde sanglant, bienvenue aux JO made in China".
Cinq personnes, dont la vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, Mireille Ferri (Verts), qui transportait un extincteur, ont été interpellées par la police au cours de multiples incidents qui ont débuté avant même le départ de la flamme depuis la Tour Eiffel.
12h15 Sylvain Garel, conseiller Verts de Paris, élu du XVIIIe arrondissement, a tenté de s’approcher de la flamme au premier étage de la Tour Eiffel en criant "Liberté pour le Tibet, troupes chinoises hors du Tibet. Liberté pour les Chinois. Boycott des Jeux olympiques". Il a été rapidement ceinturé par deux personnes et écarté du chemin emprunté par Stéphane Diagana, premier porteur de la torche olympique dans son périple parisien. "L’objectif était non pas de m’emparer de la flamme mais d’attirer l’attention des médias sur la situation du Tibet et des Droits de l’Homme en Chine", a-t-il expliqué.
12h20 Peu avant le départ, les porteurs de drapeaux tibétains, qui entendaient manifester près de la Tour Eiffel ont été priés par la police de partir ou de ranger leurs drapeaux. En revanche, les drapeaux français et chinois ont été autorisés.
12h30 Dans le salon où attend la flamme, la nervosité est palpable. L’ambassadeur de Chine à Paris, qui se trouvait à la Tour Eiffel, a fait savoir aux autorités françaises qu’il ne tolèrerait pas le moindre signe d’hostilité à son pays aux abords du monument. (Ndr il va être servi !)
Le périple a d’abord été interrompu sur la rive gauche de la Seine, après le premier passage de relais de la flamme, alors que le cortège se déplaçait en direction d’Issy-les-Moulineaux à 200 m du départ. Il reprend, puis est encore interrompu.
Deux militants de Reporters sans frontières (RSF) ont tenté de sauter par dessus les cordons de policiers pour atteindre la flamme qui était à quelque 3 mètres d’eux
Quai Branly, un policier a arraché un fanion de Reporters sans frontières des mains d’une Vietnamienne non loin de là. Elle portait un tee shirt où l’on pouvait lire : "chantons pour les droits de l’homme", en français et en anglais.
La flamme a finalement été éteinte pendant une vingtaine de minutes pour des "raisons techniques" à proximité de l’immeuble de France télévisions, dans le XVe arrondissement. Elle a été rallumée vers 13h50 avant de reprendre son cheminement.
13h00 un drapeau noir sur lequel des menottes figurent les anneaux olympiques, a été déployé au premier étage de la tour Eiffel, côté pilier nord. Trois alpinistes avaient profité de la pause des agents de sécurité après le départ de la flamme pour escalader le pilier nord de la Tour Eiffel et déployer le drapeau de RSF, puis se sont enchainés. Ils seront délogés vers 14h30 par les pompiers.
14h30 La flamme passe près de la Maison de la Radio avec près d’une heure de retard.
15h00 environ Entre l’Alma et l’Arc de Triomphe, le relais est de nouveau interrompu.
15h30 Sur les Champs-Elysées, le drapeau noir de Reporters sans frontières a été déployé au troisième étage d’un immeuble de l’avenue des Champs-Elysées, au passage du relais de la flamme olympique.
Quelques mètres plus bas, sur l’avenue des Champs-Elysées, une foule importante de militants anti-chinois ont sifflé et hué le passage de la torche. Avant le passage de la flamme sur les Champs-Elysées, une femme était parvenue à traverser l’avenue, munie d’un drapeau tibétain. Elle a été maîtrisée sans violence et évacuée par les forces de l’ordre.
15h40 La flamme olympique a de nouveau été mise à l’abri dans un bus près du jardin des Tuileries, après sa descente de l’avenue
des Champs-Elysées.
15h30 Place de l’Hôtel de Ville : un groupe de Tibétains est bloqué et écarté par la gendarmerie et ne peut rejoindre les autres spectateurs attendant le passage de la flamme. Sous la banderole "La France défend les Droits de l’Homme dans le monde", les Tibétains n’ont pas le droit de manifester.
Les drapeaux chinois sont, eux, très nombreux dans un coin de la place. (NB Les Français pouvaient, eux, déployer les drapeaux tibétains).
16h00 La flamme est de nouveau mise à l’abri dans un bus, près des Tuileries, après qu’un homme eut tenté de l’éteindre avec un extincteur.
16h30 La cérémonie prévue à l’Hôtel de Ville est annulée à la demande des officiels chinois, annonce le maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Juste avant le passage de la flamme, le drapeau aux menottes de RSF et un drapeau tibétain apparaissent à une fenêtre du 1er étage de l’Hôtel de Ville, salués par des vivats de la foule.
Cette action est à l’initiative du groupe d’élus Verts qui avaient déjà déployé les mêmes drapeaux peu avant à l’intérieur de la mairie, dans une cour intérieure
La cérémonie qui prévoyait de faire passer la flamme dans la Cour d’honneur de l’Hôtel de Ville et s’arrêter une demi-heure est purement et simplement annulée à la demande de l’ambassade de Chine, et la flamme repart dans un véhicule. Au lieu de traverser l’île de la Cité, le convoi est passé directement sur le quai des Grands Augustins vers l’Assemblée nationale.
- Reporters sans frontières (RSF) a déployé sur la façade de Notre-Dame, une banderole où figurent des anneaux olympiques sous forme de menottes. La banderole a été déployée juste au-dessus de la rosace de la porte d’entrée et était surmontée d’un petit drapeau tibétain. Environ une heure plus tard, la banderole avait été enlevée.
Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation de défense des
journalistes, est l’instigateur de cette action, pour laquelle il a "escaladé
la façade de la cathédrale la nuit dernière (sous la neige !) accompagné de deux professionnels", a-t-il raconté à l’AFP. L’ascension a duré 3h30. Il est ensuite resté caché dans la cathédrale jusqu’en milieu d’après-midi, le temps de déployer la banderole, puis de redescendre pour rejoindre les manifestants.
16h30 Assemblée nationale : Les députés ont interrompu leurs travaux à 16H30, avant le passage de la flamme olympique aux abords de l’Assemblée nationale, certains élus souhaitant aller manifester en faveur des Droits de l’Homme au Tibet.
En déclarant ouvert à 16H00 le débat dans l’hémicycle, le président de
séance, Marc Le Fur (UMP), a fait savoir que tous les groupes avaient demandé la suspension des travaux lors du passage de la flamme et qu’il y "ferait droit". Le patron du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, a fait part de sa "satisfaction" pour cette décision "modeste" en regrettant une nouvelle fois que le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), n’ait pas accédé à sa demande de déployer le drapeau tibétain sur le fronton du Palais-Bourbon.
- Une banderole portant l’inscription "Respect des Droits de l’Homme en Chine", entourée de drapeaux du Tibet, a été accrochée à une rambarde, à côté des marches de l’Assemblée nationale, au passage de la flamme olympique à Paris.
La banderole a été accrochée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale et était tenue par des élus, munis de leur écharpe et qui brandissaient des drapeaux tibétains et de l’organisation Reporters sans frontières
17h00 Les derniers relais de la flamme olympique dans
les rues de Paris ont été supprimés peu avant 17H00, la torche
gagnant en bus directement depuis l’Assemblée nationale son point d’arrivée, le stade Charléty.
Pendant le parcours de la flamme, les manifestants rassemblés le matin sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro se dirigent sans incidents vers le Mur de la Paix, où le rassemblement se dispersera vers 18h30.
En Chine, le journal télévisé du soir de la télévision centrale chinoise, le plus regardé dans le pays, a seulement évoqué le départ de la flamme olympique à Paris, sans parler des incidents.
Le journal de la nuit de la télévision centrale chinoise a brièvement évoqué, pour la première fois, les incidents qui ont perturbé le passage de la flamme olympique à Paris, sans cependant donner de détails.
La présentatrice du journal de 22H00, diffusé sur la principale chaîne de la télévision centrale, CCTV1, a indiqué qu’un petit nombre de
personnes avaient tenté de perturber le passage à Paris et à Londres, sans cependant entrer dans les détails pour la capitale parisienne.
Auparavant, sur fond d’images du passage de la flamme à Paris, avec une présence importante de policiers, l’envoyé spécial de CCTV avait évoqué "l’accueil chaleureux des habitants de Paris, des Chinois d’outre-mer, des étudiants chinois". "J’ai vu beaucoup de drapeaux chinois", a-t-il dit. Aucune chaîne de télévision chinoise n’a retransmis en direct l’étape parisienne de la flamme des Jeux olympiques.
Vous pouvez trouver de nombreuses photos prises par Tibet Info en plus haute résolution sur le site Photos de Tibet Info (Album Manifestation 7 avril).
Ces photos sont en licence Creative Commons et peuvent donc être réutilisées sous les mêmes conditions.
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