Manifestations contre l’extension de routes aux dépens de la prairie des nomades

Des villageois vivant dans le nord-ouest de la province du Gansu s’opposent au projet d’extension d’une autoroute construite par les Chinois dans les zones de pâturage nomade, en bloquant les machines de terrassement avec leur corps et en exigeant l’arrêt des travaux.

Dans cette manifestation ayant débuté le 10 avril 2015, se trouvent des habitants d’au moins un des villages appartenant à la municipalité de Gengya, Comté de Sangchu [1].

Le nombre de participants à cette protestation n’est pas connu, mais "les travaux de construction pourraient affecter environ 689 Tibétains et leurs moyens de subsistance", rapporte une source parlant sous condition d’anonymat.
"Ils sont assis et protestent depuis près de 10 jours maintenant", poursuit cette source.
"Jusqu’à présent, les autorités n’ont fait aucune promesse de compensation financière à ceux qui sont susceptibles d’être affectés par les travaux". "Au lieu de cela, ils ont appelé quelques anciens du village pour les interroger et les ont menacés".
"Si les autorités procèdent à la construction, en dépit de nos protestations, ils doivent fournir une compensation pour la terre".

Une seconde source a confirmé la manifestation, disant que les préoccupations portaient aussi sur d’éventuels dommages portés à une source d’eau utilisée toute l’année par les éleveurs, située dans un endroit appelé Demey Natak.
"Cela nous fait très mal quand notre prairie, partie intégrante de nos vies, est fractionnée pour la commodité des transports chinois", a-t-il dit.
"Dix jours se sont écoulés depuis que nous avons commencé à garder la région et veillé afin que notre prairie ne soit pas endommagée".

L’an dernier (2014), plus d’une centaine de résidents tibétains d’une autre municipalité du Comté de Sangchu avaient protesté contre la saisie de terres agricoles pour la construction de routes liées à l’exploitation minière de l’or et à des opérations industrielles.
Le 2 avril 2014, avait eu lieu une manifestation d’habitants de la municipalité de Hortsang, portant des banderoles. Elle s’était déroulée deux semaines après d’autres manifestations locales contre les saisies de terres du gouvernement, et avait rapidement attiré la police sur le site de la manifestation [2].

Source : Radio Free Asia, 21 avril 2015.