Lungtok et Tashi s’immolent par le feu à Ngaba le 13 août 2012
mardi 28 août 2012 par Rédaction
Deux Tibétains se sont immolés par le feu lundi 13 août 2012 en signe de protestation contre le régime chinois dans le Comté de Ngaba [1] provoquant des affrontements entre Tibétains et policiers aboutissant à la mort d’un Tibétain à la suite des coups reçus, selon des sources.
Au milieu des tensions croissantes, certaines sources ont dit qu’il y aurait eu une troisième immolation dans le Comté, situé dans la Préfecture autonome tibétaine de Ngaba. Les immolations du 13 août ont ouvert la voie à de grandes manifestations des Tibétains et à une forte présence policière.
Lungtok, 20 ans, moine du monastère de Kirti à Ngaba, et un autre Tibétain, identifié comme Tashi, 21 ans, son camarade de classe, maintenant laïc, se sont immolés par le feu aux alentours de 18h (heure locale) par opposition à la domination chinoise dans cette région tibétaine, selon une source tibétaine de la région.
Selon le monastère de Kirti basé en Inde, Lungtok et Tashi se sont immolés près du monastère de Kirti et ont commencé à marcher dans la rue principale de Ngaba, rue connue aujourd’hui sous le nom de "Rue des Martyrs" en honneur à tous ceux qui se sont immolés à cet endroit.
- Lungtok, son corps en flammes, a descendu la rue en criant des slogans, mais a été maîtrisé par le personnel de sécurité chinois avant qu’il ne puisse atteindre le carrefour. "Des témoins oculaires ont dit que Lungtok était vivant quand il a été enlevé de force".
- "Tashi marchait dans la Rue des Martyrs en lançant des slogans lorsqu’un certain nombre d’agents de la sécurité chinoise l’ont entouré et ont commencé à le battre". "Il a été mis dans un véhicule et emmené", rapporte le communiqué du monastère de Kirti en Inde.
Selon des témoins, les deux hommes avaient des chances minimes de survie, leurs corps ayant été gravement brûlés.
Lungtok et Tashi ont d’abord été transportés à l’hôpital local à Ngaba, après quoi ils ont été transférés dans la région voisine de Barkham.
"Lungtok est décédé à Barkham et on ne sait pas si son corps a été remis à sa famille pour la crémation", a indiqué le communiqué. De même pour Tashi, décédé le 14 août.
En signe de respect, tous les commerces et restaurants sont restés fermés et les Tibétains ont fait des prières pour les morts et ont exprimé leur solidarité avec les membres de la famille.
Dans la matinée du 13 août, le jour de son immolation de protestation, Lungtok avait fait des offrandes individuelles à ses collègues moines, demandant des prières pour les Tibétains ayant sacrifié leur vie pour le Tibet.
"Pendant les prières du matin, Lungtok a offert un yuan à chacun des moines dans son monastère et leur a demandé de prier pour tous les martyrs du Tibet", a déclaré le monastère de Kirti à Dharamsala.
"Un important contingent de policiers et membres du PSB (Bureau de la sécurité publique) armés sont arrivés sur le site de l’immolation et ont imposé des restrictions sévères dans la région", raconte une source.
"Des Tibétains rassemblés se sont affrontés à la police et la situation est devenue très tendue. Un Tibétain est mort après avoir été battu par la police".
"Un autre moine s’est immolé lui-aussi vers 8 heures aujourd’hui, mais les détails le concernant ne sont pas connus", rapporte une source à Radio Free Asia.
Les informations sur l’éventuelle troisième immolation n’ont pu être confirmées par des habitants de cette région, subissant des mesures de sécurité accrues. "Un grand nombre de Tibétains protestent contre les autorités chinoises et la situation est grave et sérieuse", a dit cette même source.
Le moine en exil Lobsang Yeshi du monastère de Kirti en Inde, à Dharamsala, tout en confirmant les deux immolations, a dit qu’il avait également entendu des témoignages non confirmés d’une troisième immolation par le feu.
Les autorités chinoises qualifient les personnes s’étant immolées de terroristes, parias, criminels et de personnes souffrant de troubles mentaux et accusent le Dalaï Lama d’encourager les immolations.
Immédiatement après l’incident, un grand nombre de policiers ont été déployés sur le site après que les Tibétains locaux aient lancé des slogans de protestation. Les policiers ont frappé les Tibétains à coups de matraques garnies de clous, laissant un Tibétain avec sa tête toute couverte de sang, et de nombreux blessés graves.
Suite à la double immolation à Ngaba le lundi 13 août, les moines responsables de la discipline du monastère de Kirti et d’autres hauts responsables ont été convoqués à plusieurs reprises au bureau de la ville.
Un contingent supplémentaire de policiers armés a été déployé dans la région de Ngaba.
Sources : Radio Free Asia, 13 août 2012, Phayul, 14 août 2012, Central Tibetan administration et Central Tibetan administration, 14 et 15 août 2012.
Voir l’article et la carte récapitulative des immolations. |
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[1] Localisation de Ngaba ("Aba" ou 阿坝藏族羌族自治州 en chinois) au centre de cette carte.
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