Lobsang Khalsang et Dhamchoek s’immolent par le feu le 27 août à Ngaba

Deux nouveaux Tibétains se sont immolés par le feu dans la région tibétaine du Kham pour protester contre la répression menée par Pékin dans les zones tibétaines chinoises, ont annoncé le 28 août 2012 des organisations de défense des Tibétains.
Lobsang Kalsang, 18 ans, un moine bouddhiste, et Dhamchoek [1], 17 ans, un ancien moine, ont été transportés à l’hôpital où ils sont décédés de leurs brûlures. Ils ont accompli leur geste désespéré dans la ville de Ngaba [2], haut lieu de la contestation contre les autorités chinoises.
A la suite de cette immolation, Lobsang Palden, le collègue de chambre de Lobsang Kalsang, a été arrêté par la police.
Le gouvernement américain a réitéré son appel au gouvernement chinois de répondre aux doléances des Tibétains par la voie du dialogue. "Chaque fois que nous avons connaissance de ces incidents tragiques, nous rappelons à la Chine de répondre aux doléances légitimes du peuple tibétain pour protéger leurs droits humains, protéger leur mode de vie, et de travailler sur la base du dialogue", a indiqué Victoria Nuland, Porte-parole du Département d’État dans une conférence de presse du 27 août 2012.

En tout 52 Tibétains, en majorité des moines et nonnes bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire depuis février 2009 pour protester contre la tutelle de Pékin sur le Tibet, selon les ONG. [3]
Certaines de ces immolations n’ont pas été admises par la Chine et n’ont pu être confirmées de façon indépendante par l’AFP, qui se fonde sur les bilans des ONG Free Tibet et International Campaign for Tibet.
Sur ces 52 faits recensés, 50 se sont déroulés depuis mars 2011 dans les zones tibétaines (soit une période de 18 mois) et un remonte à février 2009. Un Tibétain s’est également immolé par le feu le 26 mars 2012 en Inde pour protester contre la politique de Pékin au Tibet.

Juste avant de s’enflammer, Lobsang Kalsang et Dhamchoek ont lancé des slogans condamnant la répression de la culture tibétaine, a rapporté l’organisation Radio Free Asia (RFA) en citant des Tibétains en exil ayant des contacts sur place.
Selon Free Tibet, Dhamchoek est mort quelques mois après que sa soeur, Tenzin Choedon, se soit elle-même transformée en torche humaine [4]

Les deux jeunes Tibétains ont choisi de mourir près du monastère de Kirti [5], bastion de la mobilisation tibétaine contre la tutelle de Pékin. Les autorités locales étaient injoignables le 28 août, ou bien refusaient de s’exprimer.

Les dizaines de récentes immolations de Tibétains sont intervenues dans une relative indifférence de la communauté internationale, les autorités chinoises empêchant les journalistes étrangers de s’approcher des zones sous tension.
"Les dirigeants internationaux, qui redoutent de mettre en péril leurs relations avec la Chine, ne tiennent pas compte des Droits de l’Homme fondamentaux des Tibétains", a regretté Stephanie Brigden, directrice de Free Tibet, dans un communiqué.

Sources : AFP, Free Tibet, R.F.A (excellente carte récapitulative), Administration Centrale Tibétaine, 28 août 2012.