Lobsang Dorjee s’est immolé par le feu le 13 février 2014 à Ngaba

Lobsang Dorjee, 25 ans, ancien moine du monastère de Kirti, Préfecture de Ngaba [1], s’est arrosé d’essence près du monastère de Kirti vers 18h30 (heure locale) le 13 février 2014.
En flammes, il criait des slogans contre la politique injuste menée par la Chine au Tibet.

La police est arrivée sur place en masse, a éteint le feu et l’a emmené de force dans une petite voiture, le couvrant d’une couverture noire. Encore en vie, il tenait sa tête haute et ses mains serrées mais la police le maintenait au sol.

Dimanche 16 février, il a succombé à ses blessures à l’hôpital du Comté de Barkham [2] .

Malgré les demandes répétées de sa famille, les autorités chinoises n’ont pas donné l’autorisation de faire les derniers rituels et ont secrètement organisé sa crémation. Ses restes ont été restitués à sa famille.

Lobsang Dorjee est le cadet d’une famille de 4 enfants. Ses parents se sont séparés il y a quelques années. Il vivait à Golog, Province du Qinghai, avec sa mère et son jeune frère. Il travaillait dans un lavage pour voitures à Golog, avant de revenir à Ngaba pour vivre avec son père dans le village de Chuklay Ghongma à Ngaba, où il gardait le bétail de la famille.
Il avait été vu récemment au grand festival de prières (Monlam Chenmo) du monastère de Kirti.

A la suite de l’immolation, la plupart des points d’entrée et de sortie de la ville ont été aménagés avec des points de contrôle où les Tibétains sont fouillés et questionnés.
Les commerces et restaurants de la région appartenant à des Tibétains sont restés fermés pendant 3 jours par respect pour Lobsang Dorjee, considéré comme un martyr.
Des prières et des rituels post-mortem sont effectués dans différents monastères de la région. Des Tibétains ont contribué financièrement pour ces derniers rituels en marque de respect pour le défunt.

Sources : Phayul 14 et 18 février 2014, Radio Free Asia 14 et 18 février 2014, Tibetan Review, 15 février 2014.