Liste de villes ou villages du Tibet culturellement importants.
jeudi 23 septembre 2010 par Rédaction
Voici une liste de villes ou villages au Tibet, composée par Mr Wangpo Bashi, du Bureau du Tibet, Paris, lors de la création du dossier "parrainages de communes du Tibet".
La présente liste privilégie les villes portant une valeur symbolique du point de vue de la culture, de la spiritualité, de la civilisation, de la politique et de la géographie. Certains articles de Tibet-info.net mentionnant l’une de ces villes ou villages peut y faire référence.
Par ailleurs, d’autres villes, ou communes du Tibet seront rajoutées ultérieurement sur la présente liste.
NB Vous pouvez visualiser la ville sur une carte (dans une nouvelle fenêtre) en cliquant sur son nom.
Ville | Description |
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Chamdo | Chef lieu de la province du Kham. Ville située sur la confluence de Mékong (Dzachu) et du Yangtse (Drichu). Ville bombardée et tombée aux mains des troupes communistes en 1950. La prise de Chamdo fut déterminante pour parachever l’invasion totale de tout le Tibet. |
Chongye | Lieu de naissance du Vème Dalaï Lama Ngawang Lobsang Gyatso, mais également le site des tumuli des tombeaux royaux (Bangso) du Tibet. Depuis 1642, avec le Vème Dalaï Lama, le pouvoir temporel du Tibet était exercé par les Dalaï Lamas. [1] |
Chushul | A l’ouest de Lhassa, où se trouve une prison construite par la Chine pour y incarcérer les prisonniers tibétains de droit commun comme ceux d’opinion politique ou religieuse. |
Dechen | Ville située au nord-ouest de Lhassa, connue pour être le lieu de naissance d’Akou Teunpa (ou Akhu Tönpa).
Akou Teunpa est un homme de rue doté de sagesse hors du commun. Le vécu d’Akou Teunpa fait partie des histoires populaires du Tibet. [2] |
Derge | Deuxième plus grande ville de la province du Kham pendant le Tibet indépendant. [3] Site de plusieurs grands monastères, et surtout de la fameuse imprimerie toujours en activité. Important foyer de la résistance tibétaine contre l’invasion chinoise dans les années cinquante. |
Dhartsedo | Ville frontalière entre le Tibet et la Chine. Foyer de la résistance tibétaine lors de l’entrée des troupes communistes chinoises en 1950.
Le nom chinois actuel en est Kangding (康定县), connu autrefois comme Tatsienlou (transcription chinoise de Dartsédo : Dǎjiànlú (打箭爐). A Dartsedo se trouvait également une mission protestante avant sa fermeture définitive par le régime communiste chinois en 1952. |
Dranang | Dans le Tibet central, Dranang est le lieu de naissance de Songtsen Gampo, 33ème roi du Tibet, et le premier roi selon le Dharma. Unificateur du Tibet grâce à des conquêtes extérieures et des alliances matrimoniales, il créa un grand empire et déplça sa capitale du Yumbulhakang à Lhassa. Il fit construire les temples du Jokhang et de Ramoché et c’est sous son règne que sera créée l’écriture tibétaine à partir du sanskrit. |
Dromo | Dromo (ou Yatung, ou Yadong) est la dernière ville du Tibet avant d’accéder au royaume himalayen du Sikkim. C’est ici que les Anglais ont ouvert un poste de commerce au début du 20ème siècle. La beauté du paysage alpin de Dromo est à maintes reprises évoquée par tous les grands voyageurs qui ont traversé l’Himalaya pour atteindre Lhassa. |
Gampa Dzong | Le col de Gampa est un passage obligé pour tous les voyageurs se rendant à Lhassa depuis le col de Nathu La (Sikkim). |
Gormo (Golmud) | Situé dans la province d’Amdo (rebaptisée Qinghaï).
Première gare de train pour des liaisons ferroviaires construites par la Chine car Gormo est un passage de transit pour le transport des minerais et des produits animaliers depuis le Tibet vers la Chine. En juillet 2006, la Chine a étendu la ligne jusqu’à Lhassa, la capitale du Tibet. |
Gyamda | La rivière Nyangchu passe par Gyamda avant de se confondre avec le Yarlung Tsangpo à Chamnak. Gyamda est une ville importante de la région du Kongpo. |
Gyantse | Deuxième ville du Tibet lorsque le Tibet était indépendant. Ville historique connue également pour sa forteresse et son stoupa monumental de Pelkhor Choeten.
En 1904, la guerre anglo-tibétaine s’y est déroulée. En 1923, avec le soutien des Anglais, la première école moderne y a été ouverte. Siège des agents commerciaux de l’Inde britannique. |
Koumboum | Principale ville de la province de l’Amdo. Lieu de naissance de Jé Tsongkhapa, fondateur de l’école Guélouk. Le monastère de Koumboum est renommé pour ses nombreuses facultés dont celle de médecine.
Alexandra David-Néel y a séjourné ! |
Kyigang | La dernière ville tibétaine avant d’entrer en Birmanie (Myanmar).
Son nom sinisé est Zayu (察隅县) |
Kyirong | Ville frontalière entre le Népal et le Tibet, connue pour son microclimat et ses riches flores et faunes. Kyirong veut dire "Vallée du bonheur". |
Labrang | Une autre ville principale de l’Amdo, connue notamment pour son monastère Tashi Khyil, siège des Jamyang Shépa.
Labrang, fondée en 1709 ou 1710 fut une véritable ville monastère avant 1959, abritant jusqu’à 4 000 moines. De nombreuses manifestations anti chinoises ont eu lieu à Labrang tout au long de 2008. |
Lhassa | Capitale du Tibet et lieu de nombreux monuments et sites sacrés du Tibet dont le Palais du Potala (à l’origine construit au VIIème siècle par le 33ème roi du Tibet, Songtsen Gampo), le temple du Jokhang, le Barkhor, l’école de médecine de Tchakpori, et le trio des grands monastères du Tibet - Séra, Drépoung et Ganden. Enfin depuis le 15ème siècle, une communauté de commerçants musulmans venant du Cachemire, ainsi que la communauté Newari du Népal ont élu domicile à Lhassa. Aujourd’hui, plus de Chinois que de Tibétains vivent à Lhassa.
Foyer de résistance active dès l’entrée des troupes communistes en septembre 1951, à commencer par la journée du soulèvement du peuple tibétain du 10 mars 1959, puis, le 12 mars 1959, celle des femmes tibétaines. Lhassa a connu de très grandes manifestations anti chinoises en 1988 et 1989, ainsi qu’en mars 2008. |
Lhodrak | Au Sud du Tibet, connu pour être le lieu de naissance de Marpa qui fonda l’école Kagyu.
C’est là que l’on situe la tour construite par le grand yogui du Tibet, Milarépa (1040-1123). |
Lhoka | Ville préfecture du sud du Tibet connue pour son microclimat (en chinois Shannan).
C’est au Lhokha qu’en 1957, l’armée de résistance pour défendre le Tibet "Chu shi gang druk", a été fondée. C’est par ailleurs à Lhuntsé Dzong dans le Lhokha que le gouvernement tibétain a été brièvement reconstitué pendant la fuite du Dalaï Lama en mars/avril 1959. |
Lithang | Troisième plus grande ville du Kham lors du Tibet indépendant.
Siège de nombreux monastères mais également connue pour la tradition de cavalerie. Alexandra David-Néel y a séjourné et y a notamment rencontré le chef du monastère de Lithang. Foyer de résistance active contre les troupes communistes chinoises dans les années 50. Depuis 2007, de nombreuses manifestations anti chinoises ont eu lieu à Lithang. |
Metok | Un district connu pour son micro climat où poussent notamment les bananes et cannes à sucre ainsi que le riz !
Le Yarlung Tsangpo y traverse l’Himalaya et se nomme ensuite Brahmapoutre sur le territoire indien. |
Nagchu | Une ville stratégique située entre les trois provinces du Tibet – U Tsang, Kham et Amdo. Ville connue pour le commerce.
Ville de naissance du XIème Panchen Lama Gendhun Choekyi Nyima, détenu depuis sa reconnaissance par le Dalaï Lama en 1995 par les autorités chinoises en Chine. [4] |
Nedong | Situé dans le Tibet central, Nédong est connu pour son travail d’orfèvres et notamment la construction de statues en métaux. |
Nyalam | Avec Tingri, Nyalam fait partie des villes frontalières avec le Népal. Nyalam et également Kyirong sont connues pour les hauts lieux de pèlerinage tous liés à la vie de Milarépa.
Nyalam fait face au sommet de Shishapangma. |
Nyel | Lieu de naissance de Thonmi Sambhota (nom d’origine : Anou) qui voyagea en Inde au VIIème siècle de notre ère et inventa l’écriture tibétaine sur les bases de l’écriture Devanagri de l’Inde.
A écrit également le livre de base de la grammaire tibétaine – Soumtak. Thonmi fut également le premier traducteur tibétain depuis la langue sanscrite vers la langue tibétaine. |
Nyemo | Le Comté de Nyémo fut une ville patrimoine car c’est ici que le traducteur le plus brillant de l’histoire du Tibet, Lotsawa Vairotsana est né.
Nyémo est également connu pour son travail d’ébénisterie et de sculpture sur bois. Thinley Choedon, qui a mené en 1959 une manifestation de résistance contre la Chine, est originaire de Nyémo. Elle fut publiquement exécutée par la Chine. |
Nyingtri | Chef lieu du Kongpo, Nyingtri est aujourd’hui devenu une ville chinoise car cette région est connue pour son micro climat.
Vu sa situation géographique, Nyingtri est aussi connue pour être une base militaire avec des équipements pour le lancement de missiles balistiques. Le plus haut sommet de l’est de l’Himalaya, Namcha Barwa, domine Nyingtri à 7 780 m d’altitude. |
Phari | Située à 4 314 mètres d’altitude, ville frontalière située sur l’axe du Tibet, du Bhoutan et du Sikkim. Passage obligé des commerces entre l’Inde et le Tibet.
Centre des douanes du Tibet indépendant. |
Powo Tramog | La région de Powo est célèbre pour sa dense forêt et son paysage d’une beauté rare. Dans cette forêt largement exploitée par la Chine a été établi un camp de travail forcé où les prisonniers tibétains sont chargés de couper le bois. |
Purang | Ville du Tibet occidental. Avec Tsaparang et Tholing, Purang constitue le royaume de Gugé (prononcer Gougué) qui a connu la gloire entre le 10ème et le 15ème siècle.
En 1624, deux Jésuites portugais, Antonio de Andrade et Manuel Marques, atteignent le Tibet occidental au Royaume de Gugé. La première église catholique du Tibet fut fondée ici ! |
Rinpung | Dans le Tibet central, Rinpung fut le siège de la puissante famille de Rinpung qui exerça, de 1434 à 1565, son contrôle sur tout le territoire tibétain. |
Ruthok | La plus grande ville de la province occidentale du Tibet – Ngari. Durant des siècles, Ruthok fut un passage obligé pour le commerce entre le Tibet et le Ladakh.
Depuis l’invasion du Tibet par la Chine, située à l’axe de la province du Xinjiang (Turkestan oriental) et de l’Inde, Ruthok est devenue une ville militaire avec des garnisons et des installations d’équipements lourds. |
Sakya | Siège de l’école Sakya et de la lignée des chefs spirituels de cette école. Le monastère de Sakya fut un véritable patrimoine du Tibet. |
Samye | Premier monastère bouddhique du Tibet fondé par le 37ème roi du Tibet, Trissong Détsène. Padmassambhava et Shantaraktchita, tous deux invités de l’Inde, se sont lancés dans l’implantation du bouddhisme au Tibet.
Les sept premiers moines bouddhistes tibétains y ont prononcé leurs vœux. On y a traduit les classiques du bouddhisme depuis le sanscrit vers la langue tibétaine. Des milliers d’ouvrages furent traduits pendant plus de 200 ans à Samyé. Outre Padmassambhava et Shantaraktchita, environ cent maîtres indiens ont séjournés à Samyé. Samyé a été construit en 767 sur ordre de Trissong Détsène. L’architecture de Samyé est comparable aux sites de Borobudur en Indonésie, Angkor Vatt au Cambodge, ou encore Odantapuri (aujourd’hui en ruines) en Inde. |
Sangag Choeling | Ville touchant le versant himalayen de l’Inde. Centre religieux important car c’est ici que trouve le siège monastique de la lignée des Gyalwang Drukpa, chef de l’école Droukpa Kagyu du Tibet. |
Shigatsé | Troisième plus grande ville du Tibet indépendant. Le monastère de Tashi Lhunpo, siège des Panchen Lamas, dignitaire religieux le plus proche des Dalaï Lamas, domine la ville de Shigatsé. |
Taktser | Lieu de naissance du 14ème Dalaï Lama, situé non loin de Koumboum dans la province de l’Amdo, rebaptisée Qinghaï suite à l’invasion de la région par les troupes communistes en 1950.
Tout est mis en œuvre par les autorités chinoises pour effacer le lien sacré du peuple tibétain avec son chef légitime, l’actuel Dalaï Lama qui y est né le 6 juillet 1935. |
Tholing | Tholing fut le siège monastique très florissant entre le 9ème et le 12ème siècle lorsque les descendants du roi du Tibet, après l’assassinat de Lang Darma, ont décidé de s’y installer.
Giuseppe Tucci, le tibétologue italien a séjourné dans la région de Tsaparang et Tholing pour faire des études sur le passé glorieux du royaume de Gugé (prononcer Gougué). |
Tingri | Une ville importante du Haut Tibet près de la frontière népalaise. Tingri est fréquemment citée dans la vie de P’a Dhampa Sangyé, le yogui indien contemporain de Milarépa, qui a séjourné et enseigné pendant longtemps à Tingri. |
Tsaparang | Les vestiges de Tsaparang sont largement décrits dans l’ouvrage d’explorateur orientaliste allemand Lama Anagarika Govinda, "Le Chemin des nuages blancs". |
Tsari | Lieu de pèlerinage connu également pour sa géographie singulière. Proche de la frontière avec l’Inde – province d’Arunachal Pradesh. Le canyon le plus profond de la planète se trouve dans Tsari, découverte au cours du 20ème siècle par les géographes et botanistes britanniques pour le compte du Royal Geographical Society. |
Tsethang | Situé dans le Tibet central. Foyer de la race tibétaine d’après l’histoire du Tibet. C’est à Tsethang que se trouvent des grottes où les macaques et les primates des montagnes (drak sinmo) se sont rencontrés. Leurs descendants ont, au gré de l’évolution, appris à cultiver, et à vivre dans un village en communauté. Les historiens du Tibet reconnaissent Tséthang comme étant le terrain de jeux des premiers descendants de l’ethnie tibétaine. "Tséthang" veut dire "terrain de jeux" car les macaques et les primates des montagnes ont longtemps vécu dans cette vallée avant de se disperser dans tout le plateau du Tibet. |
Tsona | La dernière plus grande ville avant de toucher la frontière indienne d’Arunachal Pradesh. Longtemps, Tsona fut un centre commercial important où les Bhoutanais et les populations de Mon Tawang croisaient des Tibétains pour faire du commerce. Tsona Dzong est un centre administratif dont dépendait le Sengué Dzong de Tawang. |
Yarlung | La vallée de Yarlung occupe une place importante car c’est le foyer de l’empire tibétain. Le Yumbu Lakhang, le premier château du Tibet, datant d’avant notre ère, est bâti dans la vallée de Yarlung. Ainsi, plusieurs rois du Tibet sont nés dans cette région du Tibet central. |
[1] Voir la chronologie historique détaillée du Tibet.
[2] Lire à ce sujet :
"Contes tibétains : Akhu Tonpa et le riche cavalier", de Corneille Jest
Edit. L’Ecole des loisirs, 8 nov. 2007.
126 pages, 8 €
ISBN : 978-2211088732
[3] Voir les cartes du Tibet, détaillant les provinces de U-Tsang, Kham et Amdo.
[4] Voir le dossier sur le Panchen Lama.
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