Libération du prisonnier Khenpo Kartse (Karma Tsewang)

Khenpo Kartse [1], abbé du monastère de Jhapa, Comté de Nangchen [2], a été libéré le 4 juin 2016.

Khenpo Kartse avait été condamné à une peine d’emprisonnement de deux ans et demi par un tribunal chinois de Chamdo en octobre 2014. Il avait été arrêté le 6 décembre 2013 à Chengdu, Province du Sichuan, où il se trouvait afin d’acheter une nouvelle statue pour son monastère.
Après cette arrestation, le 18 décembre 2013, des centaines de moines et laïcs de Nangchen avaient marché avec des pancartes et des banderoles exigeant la libération de l’abbé. "S’il vous plaît, regardez l’inquiétude des étudiants séparés de leur professeur !", pouvait-on lire sur une bannière portée par des moines.

Le 21 décembre 2013, les autorités chinoises avaient détenu seize Tibétains, dont des moines ayant participé à cette manifestation. Ils avaient tous été emmenés au centre de détention de Jyekundo [3].

Des ONG tibétaines et Amnesty International ont lancé des campagnes pour la libération des 17 Tibétains, y compris Khenpo Kartse qui avait été soutenu par Tibet Lib.

Le 4 juin 2016, Khenpo Kartse a été libéré de la prison de Chengdu après avoir purgé sa peine de deux ans et demi à la suite d’une condamnation basée sur des accusations soupçonnées d’avoir été entièrement fabriquées par les autorités chinoises.
Tout d’abord accusé "d’atteinte à la sécurité de l’Etat", il avait ensuite été accusé d’abriter un moine fugitif lié à un attentat à la bombe, et condamné sur la base de cette accusation.
A la suite de sa libération, il n’a pas été autorisé à retourner dans son monastère, et reste sous surveillance étroite d’un parent, dans la Préfecture de Yushu (Jyekundo), Province du Qinghai.
Son état de santé actuel demeure inconnu.
Cependant, un message non daté, mis en ligne sur les médias sociaux, apparemment par Khenpo Kartse lui-même, et accompagné d’une photo prise après sa libération remercie ses amis et sympathisants pour leur soutien au cours de sa période d’emprisonnement.
"Afin de remplir mes devoirs séculiers et spirituels, je suis revenu en bonne santé", a écrit Khenpo Kartse. "Mais j’ai encore beaucoup d’étapes à parcourir". "Que les rayons lumineux de la liberté brillent sur notre monde !", souhaite-t-il.

Avant son emprisonnement, Khenpo Kartse était actif dans le domaine social dans la région de Jyekundo (Yushu), y compris lors des secours mis en place à la suite d’un tremblement de terre dévastateur en avril 2010 [4].

Khenpo Kartse était très respecté parmi les Tibétains pour son travail de protection et de promotion de la langue, la culture et la religion tibétaines.

Sources : Phayul, 16 juillet 2016, Radio Free Asia, 16 juillet 2016, TCHRD, 18 juillet 2016.