Lhamo Kyab s’immole par le feu à Sangchu, en Amdo le 20 oct. 2012

Lhamo Kyab, 27 ans, père de deux petites filles, s’est immolé par le feu le 20 octobre 2012, près du monastère de Bora [1] aux alentours de 14h (heure locale) dans le canton de Sangchu (Xiahe [2]), Préfecture de Kanlho (Gannan) province tibétaine de l’Amdo, province chinoise du Gansu. Selon des témoins, il a succombé à ses brûlures sur le lieu de la manifestation.

Selon Sonam, Tibétain vivant dans le sud de l’Inde ayant des contacts étroits dans la région, Lhamo Kyab s’est immolé par le feu sur une route près du monastère de Bora.
"A 14h, il s’est mis le feu près du monastère et a couru en direction du monastère", raconte une source au service tibétain de Radio Free Asia, parlant sous couvert d’anonymat.
"Quand il a rencontré des policiers en civil, qui essayaient d’encercler le monastère et de l’arrêter, il a foncé sur eux", poursuit cette même source. "Ils l’ont évité".
"La proie des flammes, Lhamo Kyab a lancé des slogans demandant le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet, puis il est tombé sur le sol après avoir fait quelques pas", rapporte Sonam à Phayul.
Il aurait aussi lancé des slogans contre le gouvernement chinois.

Après l’auto-immolation, une bagarre mineure a éclaté sur le site de la manifestation entre le personnel de sécurité chinois et les Tibétains locaux, qui ont réussi à emmener le corps carbonisé de Lhamo Kyab à l’intérieur de la salle de prière principale du monastère.
"Les moines ont commencé à offrir des prières pour le défunt, alors qu’un grand nombre de Tibétains commençaient à arriver au monastère ayant entendu parler de la manifestation", selon la même source.
"Plusieurs centaines d’habitants de Bora sont venus dès qu’ils ont su. Ils ont emmené son corps du monastère jusque chez lui, chantant des prières en chœur".

Lui survivent son épouse Droji Kyi, 29 ans, et deux petites filles Pema Tso et Drugmo Tso, âgées de 10 ans et 7 ans.
Les autorités chinoises qualifient les personnes qui s’immolent de terroristes, parias, criminels et malades mentaux.

Sources : Phayul, The Tibet Post International, Radio Free Asia, 20 octobre 2012.