Les perspectives du dialogue sino-tibétain à la suite de la démission des précédents envoyés du Dalaï Lama

Le Kalon Tripa, Dr Lobsang Sangay, a accepté la démission des envoyés spéciaux de Sa Sainteté le Dalaï Lama, MM Lodi G. Gyari et Kelsang Gyaltsen, la semaine dernière.

L’Administration Centrale tibétaine (CTA), dimanche 3 juin 2012, dans un communiqué, a annoncé que le chef élu du Tibet avait accepté leurs démissions "avec regret".

Les deux envoyés, qui ont conduit neuf temps de négociations avec la République populaire de Chine depuis 2002 [1], ont cité la détérioration de la situation au Tibet et leur "profonde frustration" devant l’absence de réponse positive de la Chine comme motifs de leur décision.
"Compte tenu de la détérioration de la situation au Tibet depuis 2008, conduisant à l’augmentation des cas d’auto-immolations de Tibétains [2], nous sommes obligés de présenter nos démissions", ont mentionné MM L. Gyari et K. Gyaltsen dans leur lettre de démission.

Dr Sangay, tout en acceptant la démission a fait l’éloge des "inestimables" contributions des envoyés à la cause tibétaine et ont dit qu’ils continueront à servir en tant que membres du Groupe de travail.
"Ils ont travaillé très dur dans des circonstances difficiles et ont fait de sérieux efforts pour faire avancer le processus de dialogue et résoudre pacifiquement la question du Tibet", a déclaré Lobsang Sangay dans un communiqué.
"Le Kashag (Cabinet) va continuer à compter sur eux pour leurs sages conseils. Ils resteront en tant que membres seniors du Groupe de travail".

La dernière série de pourparlers entre les envoyés du Dalaï Lama et les représentants du Ministère chinois du Front Uni du Travail a eu lieu il y a plus de deux ans, en janvier 2010 [3]. Depuis lors, les Chinois ont refusé de rencontrer la délégation tibétaine.
Le processus de dialogue n’a pas réussi à obtenir beaucoup de résultats, les envoyés indiquant de façon répétée que de grandes différences demeuraient encore sur les "questions fondamentales".

Le Kashag a déclaré que le Groupe de travail sur les négociations, mis en place en 1999 pour aider les émissaires du Dalaï Lama dans le processus de dialogue, serait élargi et se réunirait de nouveau en décembre 2012 pour "discuter de la transition dans la Direction chinoise avec l’espoir de poursuivre le dialogue avec les nouveaux dirigeants chinois pour résoudre pacifiquement le problème du Tibet".

L’Administration centrale tibétaine, basée à Dharamsala, a déclaré que de nouveaux émissaires tibétains pour le processus interrompu de dialogue sino-tibétain seraient nommés lorsque la Chine serait prête à reprendre les pourparlers avec le Tibet.

Thubten Samphel, porte-parole du Groupe de travail sur les négociations dans le cadre de l’Administration centrale tibétaine, a déclaré à Phayul que la partie tibétaine était "prête à nommer des envoyés lorsque que la Chine serait prête à reprendre le processus de dialogue".
Interrogé, Thubten Samphel, a refusé de révéler les noms des prochains envoyés du Tibet.
"Je ne peux pas divulguer les noms en ce moment, mais je peux vous assurer que nous sommes prêts à nommer nos envoyés à tout moment si la Chine exprime son désir de vouloir dialoguer avec nous".
Interrogé pour savoir si le titre "d’Envoyé spécial de Sa Sainteté le Dalaï Lama" serait utilisé pour les prochains émissaires, Thubten Samphel a déclaré : "Un envoyé adéquat" sera nommé selon la réponse de la Chine.

Source : Phayul, 6 juin 2012.