Les Voies différentes du Bouddhisme et les Quatre Ecoles bouddhiques au Tibet
dimanche 3 septembre 2006 par Bureau du Tibet, Paris
L’une des trois religions mondiales, le bouddhisme a connu des contacts avec l’étranger dès le IIème siècle avant notre ère avec notamment sa diffusion au Sri Lanka sous l’impulsion de l’empereur indien Ashoka. Peu de temps après, avec l’arrivée des troupes d’Alexandre le Grand dans la région du fleuve Indus, le bouddhisme a été connu des Grecs. D’ailleurs, ce sont les Grecs qui, pour la première fois, ont fait la représentation des Bouddhas et Bodhissattvas sous la forme humaine en développant un style très particulier appelé l’art gréco-bouddhique du Gandhâra (aujourd’hui Kandahar en Afghanistan). A partir du Ier siècle de notre ère, le bouddhisme s’est répandu en Asie centrale et en Chine, puis vers l’Asie du sud est. Au Tibet, le bouddhisme fut introduit depuis l’Inde au VIIème siècle de notre ère durant l’époque du 33ème roi : Songtsen Gampo.
Le bouddhisme tibétain s’ancre dans le Mahayana (Grand Véhicule), enseignements du Bouddha qui connurent un grand développement en Inde à partir du premier siècle de notre ère.
Le bouddhisme du Grand Véhicule, comme son nom l’indique, ne se contente pas d’enseigner des techniques de libération personnelle – comme le Premier Véhicule – mais se propose de conduire tous les hommes vers la libération définitive.
Tandis que le Premier Véhicule étend ses rameaux de l’Inde vers le sud et le sud-est de l’Asie (Sri Lanka, Thaïlande, Birmanie, Laos), le bouddhisme du Grand Véhicule progresse surtout vers le nord et le nord-est (Tibet, Chine, Japon, Corée, Vietnam, Java, Népal, Bhoutan, Mongolie).
Tout en conservant partout sa vocation centrale d’universalité, le bouddhisme Mahayana prend des formes extrêmement diverses selon les cultures et les croyances qu’il investit. Au cours de ce processus multiséculaire, on assiste à l’émergence de plusieurs courants très vigoureux jusqu’à nos jours dont le Zen en Chine et au Japon, et le Tantrisme au Tibet.
Ces deux courants essaiment en occident à la fin des années soixante où ils connaissent un succès croissant. Introduit au VIIIème siècle au Tibet, le bouddhisme tantrique du Grand Véhicule donne naissance à plusieurs lignées de pratiques. Celle des "Anciens" ou Nyingmapas, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava, nommé aussi Gourou Rinpotché. Celle des Kagyupas, "ceux de la transmission orale", est apparue au XIème siècle. Marpa, surnommé le traducteur, ramena de l’Inde les enseignements de maîtres indiens. Il les a transmis à son célèbre disciple Milarépa. La lignée Sakya, ainsi nommée d’après son monastère d’origine situé à l’Ouest du Tibet fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Les Guéloukpa, "les vertueux", sont issus de la réforme de Tsongkhapa au XVème siècle.
Les différentes lignées partagent le même héritage philosophique et ne se différencient que par l’accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l’éveil. Ainsi les Anciens ont une approche dite de la voie directe, c’est-à-dire une méditation non graduelle. Les Kagyupas mettent en avant la pratique individuelle, les Sakyapas sont connus pour la perfection de leurs rituels et leurs études métaphysiques, les Guéloukpas mettent l’accent sur la vie monastique et des études philosophiques approfondies.
Chaque lignée organise différemment sa hiérarchie :
- les Kagyupas se rapprochent assez de l’idée répandue en occident d’un système de hiérarques se réincarnant de génération en génération.
- Les Sakyapas, en revanche, sont régis par un système de transmission héréditaire au sein d’une famille qui remonte au VIIème siècle qui a exercé le pouvoir temporel au Tibet au XII-XIIIème siècle.
- Les Nyingmapas ne connaissent pas d’organisation centralisée, mais se rassemblent souvent autour des maîtres ayant la plus grande réputation de sainteté.
- Les Guéloukpas sont organisés comme un système universitaire. Vingt et une années d’études conduisent à l’examen de Guéshé (docteur es philosophie bouddhique), ceux qui réussissent peuvent être nommés abbé (recteur d’une université monastique). Après quelques années d’ancienneté, ils peuvent être élus abbé suprême de toute leur lignée.
Cependant, comme le bouddhisme ne contient pas à proprement parler de dogme, il n’a pas eu besoin de structure normative ; le seul lien qui engage vraiment un bouddhiste est celui qui le lie à son propre maître et à ses condisciples.
Le Dalaï Lama, principalement rattaché à la lignée Guéloukpa, suit le cursus des trois autres écoles. Il est reconnu par tous comme le chef temporel et spirituel de tous les Tibétains. Il est le protecteur du Bön, l’antique religion prébouddhique du Tibet, et de la petite communauté musulmane. Il a d’ailleurs récemment confirmé la lignée des Bönpos comme la cinquième école tibétaine.
Le Vème Dalaï Lama l’avait déjà reconnue mais ce fut oublié. Cette école est la continuité de la tradition ancienne qui existait avant l’introduction du bouddhisme au Tibet et dont les autres écoles ont intégré certaines des croyances, créant ainsi leurs spécificités propres au bouddhisme tibétain. Elle s’est elle-même nourrie d’enseignements propres aux écoles tibétaines.
Le tableau ci-dessous donne pour chacunes des Ecoles du bouddhisme tibétain, son chef actuel et sa résidence :
Ecoles | Chef actuel | Résidence |
---|---|---|
Nyingma | Minling Trichen Rinpoche | Inde |
Sakya | Sakya Trizin | Inde |
Guélouk | Ganden Tri Rinpoche | France/Inde |
Kagyu se divise en 4 écoles :
Ecoles | Chef actuel | Résidence |
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Karma Kagyu | Le 17ème Gyalwa Karmapa | Inde |
Droukpa Kagyu | Le 12ème Gyalwang Drouktchène | Inde |
Drigoung Kagyu | Drigoung Kyabgoen | Inde |
Taglung Kagyu | Taglung Rinpoche | Inde |
Ce dossier sur la présentation du bouddhisme est libre de droits d’auteur.
Source : Bureau du Tibet, Paris
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