Les Tibétains interdits d’activités religieuses pour le "maintien de la stabilité"

Les autorités chinoises de la "Région Autonome du Tibet" (TAR) ont rédigé une déclaration interdisant aux membres du Parti, cadres, responsables gouvernementaux et même à des étudiants, de participer à des activités religieuses telle que "Saka Dawa" [1]. [2]

Le texte délivré par le Comité pour le Contrôle disciplinaire et le Département de la surveillance de la "Région Autonome du Tibet" stipule que la participation à des activités religieuses et aux rites de membres du Parti, cadres, et étudiants faisait partie "des graves violations à la discipline et au travail pour la stabilité" et qu’une punition sévère serait infligée en conséquence, a rapporté le journal gouvernemental "Tibet Daily", le 24 mai 2012.

L’avis officiel fait une mention spéciale pour "certains membres du Parti et les cadres, notamment certains membres du personnel retraités qui continuent de croire dans la religion, de participer à des activités religieuses, et de franchir illégalement la frontière pour assister à des enseignements religieux donnés par le Dalaï Lama, disant qu’un tel comportement montre que leur position politique n’est pas sûre, et que le pendule de leur « compréhension de la lutte contre les activités séparatistes n’est pas stable, oscillant ouvertement vers le Dalaï Lama » ".

Ce texte a également ordonné "le renforcement de la surveillance et l’inspection du travail visant à respecter et faire respecter la discipline politique, à strictement et rapidement étudier le comportement des membres du Parti et des cadres qui suivent la "clique du Dalaï Lama" pour saper l’unité nationale, et mettre en danger l’unité de la patrie", ajoutant qu’une telle infraction serait "sévèrement punie conformément à la loi".
Le texte met en avant la "lutte contre le séparatisme", la "relation entre la sécurité nationale et l’unité nationale", et "la stabilité dans les zones frontalières" comme étant des questions politiques majeures pour le gouvernement.
Tout "manquement au devoir" envers le travail de maintien de la stabilité du pays sera étudié et "sévèrement puni" ; la responsabilité reposant essentiellement sur la "conduite essentielle de l’unité, là où les membres du parti et les cadres ont échoué à « exercer activement leurs devoirs à éduquer et inciter familles et entourages à ne pas participer aux activités religieuses de Saka Dawa »" est-il notifié.

Le document avertit que, peu importe le crédit que tout fonctionnaire ou membre du Parti a gagné à ce jour ou sa position, l’incapacité à assurer la stabilité conduira au renvoi immédiat, après quoi l’affaire sera renvoyée à des fins d’enquête auprès du Département de la surveillance et de l’inspection de la discipline ainsi que du Département pour l’Organisation et le Personnel. Il a également déclaré que les informations concernant de tels cas, seraient publiées dans les médias importants de la région.

La déclaration annonce que les forces de l’instabilité à l’intérieur et l’extérieur du Tibet ont encore augmenté la pression sur le travail d’anti-instabilité du gouvernement, en particulier pendant les grandes fêtes religieuses telles que Saka Dawa lors desquelles de nombreux pèlerins se rendent au Tibet et que l’arrivée du tourisme au Tibet est alors à son apogée.

Le Comité de discipline et le Service d’inspection de la "Région Autonome du Tibet" ont également appelé au renforcement des activités de surveillance et d’inspection en relation avec la mise en œuvre d’un règlement en 18 points présenté en février 2012. Citant les nouvelles règles, la circulaire a ordonné aux membres du Parti et aux cadres, en particulier les cadres déployés dans les villes et villages ainsi que le personnel des Comités de gestion des monastères, de répondre rapidement et de s’attaquer immédiatement aux problèmes.

Pour assurer et maintenir "la pureté du Parti et le travail pour la stabilité par la mise en œuvre de mesures de maintien de la stabilité" la déclaration ordonne aux postes de police de répondre rapidement aux situations d’urgence en "se concentrant sur la prévention et le contrôle des postes clés, toutes les localités et les unités du travail pour la sécurité intérieure, les cadres dirigeants à tous les niveaux et d’appliquer strictement le travail de maintien de la stabilité".

Depuis le début de cette année, 19 fonctionnaires du Tibet, à la fois Tibétains ou de descendance chinoise, ont été rétrogradés ou congédiés pour avoir omis de mettre en œuvre des travaux de maintien de la stabilité.
L’accent est fortement mis sur cet objectif, qui se traduit par la répression généralisée sur les droits et les intérêts du peuple tibétain, non seulement dans la "Région Autonome du Tibet" mais également dans les régions tibétaines du Kham et de l’Amdo incorporées dans les provinces chinoises du Gansu, Sichuan, Qinghai et Yunnan.

Source TCHRD, 25 mai 2012.