Les Tibétains de deux Comtés défient l’obligation de hisser le drapeau chinois sur leurs maisons

samedi 23 août 2014 par Rédaction , Monique Dorizon

Après le Comté de Driru [1] [2], et celui de Chentsa [3], les Tibétains de deux autres Comtés ont défié l’ordre de la Chine d’arborer le drapeau rouge de la République populaire de Chine sur les toits de leurs maisons et les monastères. Cela a été signalé dans les Comtés de Kardzé [4] et de Dzatoe [5].
La résistance tibétaine s’est manifestée lorsque les autorités chinoises ont lancé ce mouvement de fidélité forcée dans ces deux Comtés.

Dans le Comté de Kardzé, elle a commencé avec le lancement de la campagne lors d’une réunion organisée par les autorités dans la municipalité de Dongkhor, les 6 ou 7 novembre 2013. Immédiatement, les Tibétains se sont opposés à l’ordre chinois, arguant qu’ils n’avaient jamais fait flotter le drapeau chinois sur leurs maisons dans le passé.

Les autorités chinoises ont répondu aux Tibétains à la fois avec persuasion et menaces. Ils ont dit que les Tibétains dans d’autres régions avaient déjà accepté d’arborer le pavillon chinois et qu’ils avaient ainsi bénéficié d’une "aide gouvernementale généreuse". Ils ont également dit aux villageois que s’ils étaient libres d’exprimer leurs opinions et leurs préoccupations, -"personne" - même les fonctionnaires eux-mêmes, ne pouvait prédire les conséquences du maintien du refus.

Ailleurs, dans le Comté de Dzatoe, les autorités avaient initialement commandé de hisser le drapeau seulement à ceux qui étaient impliqués dans les protestations contre les opérations minières chinoises dans le Comté.
Cependant, les populations locales appréhendent que tous soient contraints de le faire. Il aurait déjà été demandé aux familles des employés du gouvernement et des bénéficiaires de l’aide du gouvernement de prendre les devants en hissant le pavillon. Jusqu’ici, personne ne s’est conformé à l’ordre.

Sources : Radio Free Asia, 8 novembre 2013, Tibetan Review, 10 novembre 2013.

NB Publié avec beaucoup de retard. Veuillez nous en excuser, mais il nous a semblé important de conserver cette information en ligne.

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[1] Driru, འབྲི་རུ་ en tibétain, ou Biru, 比如县 en chinois, est à une centaine de kms à l’est de Nagchu (en chinois Nagqu, 那曲地区). Driru, dont le nom signifie "femelle du yack", est un district dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet" (4 500 m d’alt. environ), près de la rivière Salouen (Nu Jiang, 怒江, en chinois).
Localiser Driru sur cette carte.

[2] Voir l’article "4 morts et des dizaines de blessés dans le comté de Driru, Région autonome du Tibet", du 21/10/2013.

[3] Chentsa (གཅན་ཚ་ en tibétain, Jainca ou 尖扎 en chinois), dans la région tibétaine de l’Amdo, est un Comté situé dans l’actuelle province chinoise du Qinghai. Chentsa est placé sous la juridiction de la "Préfecture autonome tibétaine de Malho" (en chinois : Huangnan).
Localiser Chentsa (Jainca) sur cette carte.

[4] Kardzé (དཀར་མཛེས་ en tibétain, Ganzi ou 甘孜 en chinois), parfois écrit Garzé, est situé dans la région tibétaine du Kham, actuelle province chinoise du Sichuan. Localiser Kardzé (Garzé) sur cette carte.

[5] Dzatoe, ou Dza Toe ou Zatö (རྫ་སྟོད་ en tibétain, Zadoi ou 杂多县 en chinois), est un district administratif de l’U-Tsang tibétain, aujourd’hui dans la province chinoise du Qinghai. Il dépend de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Yushu" (Jyekundo ou Kyegudo en tibétain).
Localiser Dzatoe (Zadoi) sur cette carte.


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