Le dialogue Chine-Dalaï Lama est plus que jamais nécessaire

Le gouvernement tibétain en exil a jugé le 22 mars "plus nécessaire que jamais auparavant" un dialogue entre la Chine et le Dalaï Lama juste après que Pékin eut assuré vouloir "écraser" la contestation antichinoise au Tibet.
Cette demande de dialogue est intervenue alors que le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois, écrivait le 22 mars dans son éditorial que "la Chine doit fermement réprimer la conspiration visant au sabotage et écraser les ’’forces tibétaines d’indépendance’’", et ce, alors qu’une lettre ouverte était écrite par 30 intellectuels chinois appelant au dialogue entre la Chine et le Dalaï Lama et à laisser entrer des enquêteurs indépendants au Tibet.
Le Japon a rappelé la Chine et les dirigeants tibétains à ouvrir un dialogue "sans condition" et le président polonais Lech Kaczynski estimait que "l’ouverture d’un dialogue maintenant prendrait une dimension symbolique, notamment dans le contexte des prochains jeux Olympiques à Pékin".

Thubten Samphel, porte-parole du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala dans le nord de l’Inde, a souligné que Pékin avait "toujours poursuivi cette ligne dure et utilisé la force, des solutions qui n’ont jamais marché pour résoudre les problèmes du Tibet".
"Nous pensons que la Chine mène une politique erronée très dure qui ignore notre culture tibétaine", a poursuivi le porte-parole.
Mais "si la Chine développe une politique qui respecte la culture tibétaine et accorde à notre peuple assez de liberté pour conserver notre culture, nous n’aurons pas de revendications", a ajouté Thubten Samphel.

Le Dalaï Lama n’a cessé de s’opposer à la violence, et de réclamer plus d’autonomie pour le Tibet au sein de la Chine, mais pas l’indépendance.
Il avait reçu le 21 mars la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, qui avait été accueillie chaleureusement par les Tibétains à Dharamsala.

La Chine a revu le 21 mars à la hausse le bilan des violences, faisant état de 19 morts au cours des émeutes de la semaine dernière, alors que le gouvernement tibétain en exil fait état de son côté d’un bilan "confirmé" de 99 morts au Tibet et dans les provinces chinoises voisines ayant des minorités tibétaines.

Source : AFP 23 mars 2008