Le Parlement tibétain en exil accepte le retrait politique du Dalaï Lama
dimanche 27 mars 2011 par Rédaction
Le Parlement tibétain en exil à Dharamsala a accepté le 25 mars 2011 le retrait politique du Dalaï Lama en votant à l’unanimité plusieurs résolutions visant à modifier la structure du mouvement.
Le Dalaï Lama, âgé de 75 ans, avait annoncé ce mois-ci son intention de renoncer à son rôle politique de chef du mouvement des Tibétains en exil [1], essentiellement symbolique, et de transmettre ses responsabilités officielles à un nouveau Premier ministre aux pouvoirs élargis, dont l’élection a eu lieu le 20 mars. [2]
Le prix Nobel de la paix, qui incarne aux yeux du monde entier la lutte des Tibétains contre l’administration chinoise au Tibet et les valeurs bouddhistes, a toutefois assuré qu’il n’abandonnait pas son rôle principal, celui de chef spirituel. Mais les membres du Parlement s’étaient dans un premier temps montrés hésitants à accepter sa démission, craignant que la lutte de leur communauté ne s’en trouve fragilisée.
"C’était une décision difficile que de décider d’amender la Constitution et de séparer Sa Sainteté de la politique tibétaine, mais il le fait pour le bien des Tibétains à long terme", a déclaré un parlementaire à l’AFP, Karma Yeshi.
"En gardant ceci à l’esprit, nous avons pris cette décision", a-t-il ajouté.
Le Dalaï Lama avait mis en garde les parlementaires contre un report de la décision de l’assemblée, brandissant le risque de conséquences négatives pour la force du mouvement s’il devait continuer à assumer un rôle politique.
"Si nous devons encore rester en exil pendant plusieurs décennies, il y aura inévitablement un moment où je ne serai plus capable d’assurer la gouvernance", avait-il averti.
Les 46 membres du Parlement ont adopté à l’unanimité quatre résolutions. Elles portent sur la formation d’un comité chargé d’étudier quels amendements devraient être faits à la Constitution. Ce comité devra remettre son rapport avant le 11 avril. La troisième semaine de mai, une réunion sera convoquée pour discuter de ces changements avant leur adoption par le Parlement en session extraordinaire.
Sans aucune responsabilité politique, le Dalaï Lama espère qu’il aura "plus de temps pour donner des conférences et se rendre dans différentes parties du monde", a-t-il déclaré dans un récent entretien à l’AFP.
Source : AFP, 25 mars 2011
[1] Voir l’article "Le Dalaï Lama demande au parlement tibétain en exil d’accepter sa démission", du 16/03/2011
[2] Le Dalaï Lama avait exprimé son souhait de quitter la politique en estimant que le mouvement tibétain était désormais suffisamment mûr pour élire directement un nouveau dirigeant politique. Quelque 85 000 électeurs tibétains en exil ont voté le 20 mars pour élire leur nouveau Premier ministre, qui incarnera donc la nouvelle figure de la lutte pour la liberté du peuple tibétain en Chine. Les résultats devraient être connus fin avril.
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