Le Dalaï Lama en Mongolie, un voyage exemplaire

Le peuple et le gouvernement mongols méritent toute notre admiration pour leur courage et leur esprit d’indépendance. Sollicitées par plusieurs représentants de la société civile et religieuse, les autorités de ce pays ont accueilli avec faveur l’idée d’une visite du Dalaï Lama au mois de novembre 2016.

Tollé et menaces du gouvernement chinois qui "exige" du gouvernement d’Oulan Bator l’annulation de ce projet. Peine perdue : le voyage a eu lieu, du 18 au 23 novembre, et ce fût un grand succès. Lorsqu’on sait que le grand voisin chinois occupe une place prépondérante sur le marché mongol, on ne peut qu’être admiratif du courage de cette jeune démocratie.

Les Mongols n’ont pas oublié les liens spirituels profonds qui unissent les bouddhistes de ce pays à la tradition tibétaine.
Tout au long de ses rencontres, notamment avec les scientifiques - dans le cadre de la conférence sur le Bouddhisme et les sciences - réunis dans la capitale mongole, le Dalaï Lama a rappelé, comme il l’avait fait en France, l’importance pour les bouddhistes du XXIème siècle d’étudier les sciences et de se servir de leur raison, plutôt que de s’en tenir à la répétition de rituels parfois archaïques.
Une leçon qui concerne toutes les religions et pourrait également concerner la raideur idéologique affichée par l’État chinois et son addiction paradoxale à la société de consommation !

Les pressions chinoises, précédant les déplacements de Sa Sainteté le Dalaï Lama ne sont pas une nouveauté. Dans les années ’90, elles avaient même réussi à exaspérer le Quai d’Orsay à Paris, qui les avait sèchement repoussées.
De même à Berlin, qui les considère désormais avec indifférence.
Quant à Barak Obama, il n’a pas hésité à recevoir personnellement le leader spirituel Tibétain. S’il y avait un seul point sur lequel le nouveau président élu Donald Trump devrait s’empresser de mettre ses pas dans les pas de son prédécesseur, ce serait bien celui là. Nous ne doutons pas qu’il y trouverait une source de sagesse inspirante.

La situation est plus complexe en Asie, où la Chine joue de tout son poids économique pour dissuader des pays pourtant à dominante bouddhiste, de se tenir à l’écart du maître tibétain. Cela n’a pas réussi au Japon ou un accueil populaire particulièrement chaleureux a été réservé au Dalaï Lama lors de sa visite du 8 au 17 novembre 2016.

Restent des pays comme la Corée du Sud ou malgré une demande constante de l’opinion bouddhiste, la venue du Dalaï Lama reste suspendue en raison des pressions chinoises.
L’exemple de la Mongolie devrait donc y être particulièrement étudié !

JP Ribes