La police chinoise ouvre le feu contre des manifestants tibétains non armés à Driru

Le dimanche 6 octobre 2013, les forces de sécurité chinoises ont tiré et blessé au moins 60 Tibétains. Elles ont tiré sur une foule réclamant la libération d’un villageois qui avait mené les protestations contre les ordres donnés de hisser le drapeau chinois sur les maisons.

L’incident a éclaté dans le comté de Driru [1], quand une foule s’est rassemblée pour s’opposer à la police qui tentait de fouiller la maison de Dorje Draktsel, arrêté la semaine dernière après avoir pris part aux manifestations locales.

Dorje Draktsel, habitant du village de Yangthang, a été identifié par les autorités comme étant l’un des leaders de la contestation menée par les Tibétains de Driru le 28 septembre contre la mise en place des drapeaux chinois.
"Il sortait de la municipalité de Dathang et allait à Driru quand il a été placé en détention", rapporte Tashi Dondrub, vivant en exil, citant des contacts dans la région.

Après l’arrestation de Draktsel, "les policiers armés (chinois) sont allés fouiller sa maison, et quand les villageois se sont rassemblés et ont protesté devant les bâtiments du gouvernement, davantage de policiers armés sont arrivés et ont tiré dans la foule", a déclaré Tashi Dondrub.

Au moins 60 autres personnes ont été blessées lorsque les troupes chinoises ont ouvert le feu ; beaucoup sont blessés par balle aux mains et aux jambes et d’autres sont tombés inconscients quand la police a tiré des gaz lacrymogènes dans la foule. Beaucoup de blessés n’ont toujours pas reçu de soins médicaux. Deux manifestants au moins ont été grièvement blessés.
L’un d’eux, Tashi Gyaltsen, a été envoyé dans un hôpital de Lhassa. Une femme âgée a également été touchée par des tirs et se trouve maintenant dans un état critique.

Un autre manifestant, Tsering Gyaltsen, 25 ans, avait été précédemment arrêté et sauvagement battu après avoir été identifié en tant que meneur d’une manifestation ayant eu lieu la semaine dernière contre l’obligation de montrer sa loyauté envers l’État chinois. Il a été transporté vers un hôpital de Lhassa, le 5 octobre. Actuellement, son état est très inquiétant, mais les médecins refusent de fournir des détails.

En raison de contrôles très stricts des chaînes d’information, il est impossible d’obtenir des photos de personnes blessées dans la fusillade de dimanche.
Les autorités chinoises ont envoyé plus de 200 véhicules paramilitaires et policiers dans les villages et mis en place des points de contrôle sur toutes les grandes routes. Ils ont confisqué les téléphones portables des Tibétains et bloqué les communications par téléphone et Internet.
Maintenant, les gens doivent avoir avec eux leur carte d’identité, même quand ils sortent faire des achats, et la police emmène tous les Tibétains qui ne peuvent pas montrer leur carte d’identité.

Les Tibétains originaires de la région de Driru, qui vivent aujourd’hui à Lhassa, ont été interdits de retour dans leur ville natale.

Sources : Radio Free Asia, 7 octobre 2013, The Tibet Post International, 8 octobre 2013 (photos), Tibetan Review, 9 octobre 2013.