La police attaque des commerçants tibétains près du lac Tsongon, Amdo

Des nomades tibétains qui protestaient contre la fermeture forcée de leurs activités ont été frappés par la police, le jeudi 23 juin 2016, près du lac Tsongon  [1], Comté de Chabcha [2].

L’incident fait suite à une attaque semblable le 2 juin 2016, à Tanakma, village de nomades voisin, où la police a démoli les maisons et les boutiques [3].
Plusieurs photos et vidéos de la manifestation de jeudi, qui ont été mises sur les réseaux sociaux, montrent les manifestants brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Nous avons besoin de survivre, nous devons manger".

Dans la vidéo, Dukjam, un homme qui semble avoir subi une blessure au visage et à la tête, apparaît comme étant un chef de file du Parti communiste au niveau du comté, ordonne aux manifestants d’arrêter leurs activités.
Les communautés nomades tibétaines ont prospéré pendant des siècles près des rives du lac Tsongon / Kokonor. De nombreux Tibétains considèrent le lac comme sacré. Une croissance constante du commerce le long de ses rives a non seulement exclu les Tibétains locaux de la plupart du commerce, mais a également éloigné leurs familles de la zone.

En 2015, quand les Tibétains locaux ont demandé le droit de poursuivre les activités opérant à proximité du lac, les représentants du gouvernement ont répondu en disant que seules les entreprises ayant un minimum de 10 millions de yuans (environ 1,4 million d’euros) à investir pourraient obtenir des permis pour opérer près de l’eau. Une telle exigence exclut presque tous les entrepreneurs locaux.
Jeudi 23 juin 2016, en fin d’après-midi, des Tibétains en exil ont rapporté que l’accès au téléphone dans la région avait été bloqué.

Source : Voice of America, 23 juin 2016.