La Lettre du Tibet n° 87, novembre 2006
lundi 13 novembre 2006 par Rédaction
Edito : "Pour Danielle"
- Danielle Laeng-Lama
Danielle nous a quitté le 13 octobre dernier.
Elle était notre correspondante à Dharamsala depuis une quinzaine d’années. Comment cette Strasbourgeoise urbaine et active s’était-elle retrouvée au coeur de la communauté tibétaine en exil ?
Dans un petit texte qu’elle nous avait confié il y a bien longtemps, elle s’interrogeait sur ses motivations. Finalement la réponse était évidente pour tous ceux qui furent témoins de son activité : c’était la compassion. Rigoureuse autant que généreuse, parfois sévère mais dotée d’un grand sens de l’humour, elle a joué un rôle capital dans la création de la Caisse d’Aide aux Prisonniers Tibétains (CAPT).
Avec son mari Thupten Lama, directeur du monastère de Dip Tséchok Ling, elle passait l’essentiel de son temps à secourir les plus défavorisés, aussi bien avec la CAPT qu’avec la Tséchok Ling Welfare association. Elle entretenait des relations d’amitié et de confiance avec les membres du gouvernement de Sa Sainteté le Dalaï Lama, qui tous appréciaient sa scrupuleuse honnêteté.
Au cours des nombreux séjours que beaucoup d’entre nous ont pu faire auprès d’elle à Dharamsala, nous avons tous constaté à quel point les anciens de la "Drapchi University" (la prison N°1 de Lhassa), comme ils s’étaient eux mêmes surnommés, les anciens combattants héroïques, les jeunes religieuses et religieux échappés du Tibet occupé, lui savaient gré de son action et de son affection.
Danielle "Dolma La" s’inquiétait du moindre détail de leur survie, se bagarrant parfois pour faire bouger des traditions un peu trop lourdes, prenant le parti des femmes, religieuses ou laïques, exigeant le respect qui leur est dû. En recueillant de nombreux témoignages exceptionnels auprès de ceux et de celles qui "avaient encore l"air du Tibet dans leurs poumons", elle nous avait aidé à attirer l’attention des autorités de notre pays, et ce jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, sur la réalité de la situation au Tibet.
Le livre qu’elle a publié avec le journaliste Philippe Broussard "La prisonnière de Lhassa", sur la vie de Ngawang Sangdrol, demeure un document unique en la matière.
Lorsqu’il y a quelques mois les premiers symptômes de la maladie qui devait l’emporter ont commencé à se manifester, Danielle, très soucieuse de la poursuite de son activité, avait demandé à nos amis du Tibetan Center for Human Rights and Democracy (TCHRD) d’en prendre le relais. C’est chose faite aujourd’hui et nous avons pu constater sur place à quel point l’esprit qu’elle avait su insuffler à la CAPT continuera avec la grande ONG tibétaine.
Danielle avait deux enfants, Delphine et Olivier, qui l’ont assistée jusqu’à son dernier jour. Elle avait épousé Thupten Lama, à qui l’unissait une relation spirituelle et humaine incomparable. En votre nom à tous, lecteurs, parrains de la CAPT, adhérents du Comité de Soutien au Peuple Tibétain, nous présentons à sa famille nos condoléances affectueuses.
Et nous prenons l’engagement de poursuivre avec diligence l’action entreprise, ce qui est sans doute le plus grand hommage que nous puissions lui rendre.
L’équipe du CSPT
Vous pouvez adresser un message d’affection à Thupten Lama, Dip Tsechok Ling monastery, Camel Track road, P.O. Mcleod Ganj,176219, Dharamsala H.P . India
Au sommaire de ce numéro également :
Action urgente : Dolma Kyab. Lettre au Ministre de la Justice de la Rép. Populaire de Chine
Nouvelles du Tibet
- Meurtres dans l’Himalaya
- Témoignage
- Prises de position
- Des bouddhistes chinois souhaitent le retour du Dalaï Lama au Tibet
Lettre à Danielle, par Judith Caris, responsable de la CAPT
La Lettre du Tibet est une publication du C.S.P.T. et est disponible dans son intégralité en format Adobe Acrobat (.pdf) dans la rubrique Associations / La Lettre du Tibet
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