La Chine va couper le Tibet du reste du monde

Le Tibet devra faire face à une nouvelle fermeture au monde extérieur de la mi-février à fin mars prochain.
L’interdiction englobe deux événements importants : le Nouvel an tibétain du 22 au 24 février [1] et l’anniversaire du soulèvement national tibétain commémoré le 10 mars. Il y a trois ans, le 10 mars 2008, des manifestations avaient conduit à la plus grande vague de soulèvements depuis de nombreuses décennies. [2]

Le jeudi 19 janvier, des agences de voyage de Lhassa ont confirmé l’interdiction pour les voyageurs étrangers. Elles ont été informées d’une interdiction du 20 février au 30 mars 2012 par l’administration du tourisme du gouvernement de Lhassa.
"Nous n’avons pas vu d’avis écrit, mais c’est la même chose que pour les interdictions précédentes. Les raisons ne nous ont pas été données, mais c’est probablement à cause de Nouvel an tibétain".
Les responsables chinois donnent souvent uniquement verbalement des ordres concernant les questions politiques sensibles pour permettre un déni et maintenir une impression de contrôle.
L’année dernière, une interdiction sur les étrangers avait été annoncée pendant la même période, mais les responsables du gouvernement avaient alors invoqué le temps froid et la surréservation des hôtels comme raisons de l’interdiction. [3]
Le moment choisi pour cette interdiction a, cette année, une plus grande portée politique alors que les Tibétains du Tibet, ainsi que ceux de l’exil, ont appelé à un boycott des célébrations du Nouvel an voulant ainsi montrer respect et solidarité envers les Tibétains qui se sont immolés au Tibet.
Des témoignages récents suggèrent que les fonctionnaires du gouvernement chinois du Tibet oriental "persuadent les Tibétains avec de l’argent et des cadeaux" afin qu’ils célèbrent la nouvelle année [4].

Les zones tibétaines traditionnellement agitées en dehors de la "Région Autonome du Tibet" où la plupart des immolations ont eu lieu, sont restées fermées aux étrangers pendant des mois, subissant la présence massive des forces de sécurité.

Source : Phayul, 20 janvier 2012.