La Chine rappelle ses prérogatives pour reconnaître la réincarnation du Dalaï Lama
jeudi 6 octobre 2011 par Monique Dorizon
Le 26 septembre 2011, la Chine a dit respecter la tradition tibétaine de la réincarnation mais a ensuite déclaré son intention de "marcher dessus" en s’arrogeant le droit de décider qui serait le 15ème Dalaï Lama.
"La réincarnation d’un « bouddha vivant » [1], dont le Dalaï Lama, doit respecter les règles religieuses, les normes historiques, les lois et règlements de l’État", a affirmé Hong Lei, porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères, cité par différentes agences de presse, le 26 septembre, lors d’une conférence de presse à Pékin.
La réaction chinoise est intervenue après que le Dalaï Lama ait publié une déclaration le 24 septembre [2], dans laquelle il a indiqué clairement que la question de la reconnaissance de sa réincarnation ne se poserait pas s’il prend la décision d’y mettre fin.
Il a aussi indiqué clairement que la définition même du terme, la question de l’endroit où il naîtrait et comment il allait être découvert, dépendaient entièrement de sa propre décision. Il a promis de laisser des instructions détaillées à cet effet quand il aura atteint presque 90 ans, à condition que la décision ait été prise de poursuivre la lignée du Dalaï Lama dans une 15ème réincarnation.
Hong a poursuivi : "Le gouvernement chinois a déjà publié des règles sur les affaires religieuses et la gestion de la réincarnation des « Bouddhas vivants » du bouddhisme tibétain". [3]
Dans sa déclaration, le Dalaï Lama dit : "Aucune reconnaissance ou acceptation ne doit être donnée à un candidat choisi à des fins politiques par n’importe qui, y compris ceux de la République populaire de Chine".
Cependant, Hong a ajouté que le gouvernement chinois "avait le droit de conférer le titre de Dalaï Lama". "Tout successeur choisi par le Dalaï Lama serait « illégal »"
Source : Tibetan Review, 27 septembre 2011.
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[1] Le terme "Bouddha vivant" est la dénomination du gouvernement chinois pour désigner un "Tulkou", littéralement "corps d’Emanation du Bouddha sous forme humaine". Au Tibet, ce terme s’applique également aux lamas réincarnés.
[2] Voir l’article "Le Dalaï Lama ne voit "pas d’urgence" à décider de son successeur", des 23 et 24/09/2011.
[3] Voir l’article "Le gouvernement chinois veut contrôler l’identification des "Bouddhas vivants"", du 08/08/2007.
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