L’Envoyé du Dalaï Lama craint de nouvelles violences en cas d’échec des pourparlers

L’Envoyé spécial du Dalaï Lama, M. Lodi Gyaltsen Gyari, a indiqué le 7 octobre - lors d’un discours à l’Asia Society à New York retransmis par la radio Voice of America (VOA) - que l’échec des pourparlers avec la Chine pourrait conduire à de futures violences.
La huitième série de pourparlers sur la situation au Tibet devrait avoir lieu en octobre 2008, mais l’Envoyé spécial du Dalaï Lama, qui dirige également la délégation tibétaine pour des pourparlers avec la Chine, craint que "l’absence de progrès de ce dialogue - qui a commencé en 2002 - détournent les Tibétains de ce processus".
Le diplomate tibétain a dit que "si la question de l’avenir du Tibet n’était pas résolue avant la disparition du Dalaï Lama, alors il craint que certains Tibétains optent pour la violence en son absence."
"Serions-nous gagnants ? Très probablement pas. Et finalement, nous souffrirons encore plus. Mais c’est une réalité. Et, de fait, vous le savez, le facteur majeur contribuant à la situation actuelle est la politique chinoise menée au Tibet", a indiqué à VOA Lodi Gyari.

Le point de vue du Dalaï Lama exprimé dans le principe de la Voie Médiane est - depuis le Plan de Paix en Cinq Points en 1988 - d’accepter le contrôle du parti communiste dans les régions tibétaines. [1] Une idée qui, selon M. Lodi Gyari, n’est pas forcément populaire parmi les Tibétains, car ils ont souffert sous le communisme.
"Mais quand Sa Sainteté fait une telle déclaration, il n’y a pas d’opposition forte à cela. Cela montre clairement la force et la profondeur de la vénération [pour le Dalaï Lama] - c’est précisément ce que j’essayais de dire plus tôt : si les Chinois veulent trouver une solution, c’est le moment, parce qu’ils ont une personne avec qui ils peuvent traiter", a-t-il dit.

Le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères à Pékin, M. Qin Gang, a annoncé le 7 octobre qu’il est impératif que le Dalaï Lama prenne des mesures concrètes pour répondre à l’administration centrale chinoise afin de créer des conditions suffisantes pour la reprise de contact et des négociations. [2]
Aucune des deux parties n’a précisé exactement quand la huitième session de dialogue aurait lieu.

M. Gyari a indiqué que les Chinois ont accepté de recevoir de la part des Tibétains leur point de vue sur l’autonomie et le type de droits liés à l’autonomie envisagés.
Répondant à une question sur les progrès des réunions précédentes, M. Gyari a dit qu’il espère que Pékin aura une discussion sérieuse sur ces points quand il les présentera et que c’est avec cet optimisme qu’ils se rendront à la prochaine série de pourparlers.

Source : Phayul 8 octobre 2008

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