Jampel Changchub

19 ans de prison pour la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

décembre 1999 par Webmestre

En novembre 1989, Jampel Changchub a été condamné à 19 ans de prison et à 9 années supplémentaires de privation de ses droits civiques, à la suite d’une sentence collective. Il est accusé "d’avoir imprimer des tracts (dont la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en tibétain), de faire partie d’une organisation contre-révolutionnaire et d’espionner pour le compte de l’ennemi".

Le groupe avait réussi à publier ce manifeste en dépit du fait que le monastère de Drepung avait été placé en 1988 sous la surveillance constante des autorités à la suite d’une manifestation pacifique des moines de Drepung en septembre 1987. À la fin de 1988, les Chinois ont mis en route un programme de rééducation au monastère. On a lieu de penser que les longues sentences infligées aux membres du groupe imprimeur de Drepung, en particulier à Ngawang Phulchung , qui a été condamné à 17 ans, visait à servir d’avertissement à ceux qui protègent les « séparatistes ».

La radio officielle a signalé que le groupe « avait délibérément prévu de constituer des organisations contre-révolutionnaires, de coller des affiches, de répandre des rumeurs et de recueillir des informations. Il s’était lancé avec fureur dans des activités criminelles pour faire oeuvre de sécession sur le territoire national. Que la sentence infligée à Ngawang Phulcung serve d’avertissement sévère à l’endroit de ceux qui au Tibet et à l’étranger, cherchent à scinder le territoire national, afin qu’ils sachent qu’ils ne réussiront pas ».Le Tibet a été envahi par les Chinois en 1980. Sous la contrainte, les Tibétains ont été forcés d’accepter le double système figurant dans l’Accord en 17 points, analogue à celui qui est proposé pour Hong Kong aujourd’hui, selon lequel les Chinois étaient convenus de ne pas modifier le système de gouvernement en vigueur au Tibet. Toutefois, après une série de manifestations par les Tibétains, qui ont culminé dans le soulèvement de 1959, les Chinois ont renoncé à cet accort , dissous le gouvernement tibétain et institué un pouvoir militaire directe.

Vers la fin de 1990, la situation dans la prison Drapchi, où Jampel Changchub est actuellement détenu, est devenue plus tendue à mesure qu’approchait la date anniversaire de la signature de l’accord de 1951. Les prisonniers politiques auraient été battus par les gardes et l’un des prisonniers est décédé en décembre 1990 après avoir été torturé. Le 15 décembre 1990, des prisonniers politiques ont participé à une marche silencieuse pour protester contre sa mort, durant laquelle nombre d’entre eux auraient été battus et torturés..

En mars 1991,des diplomates américains ont visité la prison mais les prisonniers politiques ont été physiquement empêchés de les rencontrer et qu’on leur a substitué des criminels ordinaires pour tenter de tromper les diplomates. A la suite de cette visite , de nombreux prisonniers politiques ont été battus et mis au secret. (cachot)

Jampel Changchub a été l’un des 21 moines, qui, comme Ngawang Phulchung, a été sévèrement châtié pour avoir protesté le 17 avril 1991 contre le transfert de cinq prisonniers de Drapchi. Deux de ces prisonniers [1] ont remis à James Lilley, alors ambassadeur des Etats-Unis en Chine, une lettre sur la torture et les mauvais traitements infligés dans la prison. D’anciens prisonniers qui ont réussi à s’échapper en Inde ont signalé que Jampel Changchub souffre de problèmes de reins et que sa vue se dégrade progressivement.

Le 5 juillet 1996, la mort dans la prison de Drapchi de Kelsang Thutob, un membre du Groupe de Drepung, qui souffrait , de tension artérielle et de malnutrition et n’a pas reçu les soins nécessaires , a renforcé nos inquiétudes pour la santé et l’état général de Jampel Changchub.

Le CSPT exige la remise en liberté immédiate de Jampel Changchub, qu’il considère comme étant détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, c’est à dire en conformité avec l’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies. Il demande en outre aux autorités chinoises d’ouvrir une enquête sur les conditions de détention à la prison de Drapchi et sur les rapports prétendant que des prisonniers y sont torturés.

Sources Amnesty International / CSPT

[1] Lobsang Tenzin et Tenpa Wangdrak


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