Gonpo Tsering s’immole par le feu à Tsoe le 10 novembre 2012
dimanche 11 novembre 2012 par Rédaction
Gonpo Tsering, un jeune artiste tibétain, s’est immolé par le feu le 10 novembre 2012 devant un monastère à Tsoe [1], selon Chine Nouvelle, citant des responsables locaux.
Le jeune Gonpo Tsering, âgé de 18 ans, est le 17ème Tibétain à s’immoler
par le feu depuis une semaine, alors qu’est réuni à Pékin le 18e Congrès du
Parti communiste chinois, à l’issue duquel doivent être désignés les nouveaux
dirigeants du pays.
Le jeune homme est mort après s’être immolé samedi 10 novembre à 14h, heure locale, à Tsoe dans la "Préfecture Autonome Tibétaine de Gannan" (Kanlho en tibétain), en réclamant la liberté et le retour du Dalaï Lama au Tibet. Des Tibétains sur place ont essayé d’éteindre les flammes, mais Gonpo Tsering est décédé de ses blessures deux heures plus tard. Son corps a été ramené dans son village natal, Kay, où les Tibétains ont organisé un service de prières à son attention.
Gonpo Tsering avait étudié au collège de Tsoe, où il avait reçu des récompenses comme meilleur élève, et pour l’excellence de ses études. Les Tibétains qui le connaissent le décrivent comme une personne très amicale et ayant un comportement d’une grande moralité. N’ayant pu poursuivre ses études, il s’est impliqué dans un projet artistique pour éduquer les gens de sa localité depuis juin 2012.
Alors qu’il participait à un service de prières au temple principal de Dharamsala, Sikyong Lobsang Sangay a rappelé la position de l’Administration Centrale Tibétaine et sa grave inquiétude sur la situation catastrophique qui prévaut au Tibet, ajoutant que le peuple tibétain traverse l’une de ses plus sombres périodes dans son histoire.
"Nous rejetons catégoriquement les accusations et les prétentions d’une poignée de responsables locaux de la "Région Autonome du Tibet" qui soutiennent que les Tibétains en exil encouragent les immolations , ou que les Tibétains dans les régions tibétaines jouissent de la liberté et de la joie de vivre, comme ils l’ont affirmé lors d’une conférence de presse à Pékin le 9 novembre 2012. Nous sommes attristés d’entendre de telles déclarations fausses sur la situation au Tibet de la part de Tibétains", a jouté Sikyong Lobsang sangay.
Il a réitéré le fait que la faute et la solution à la crise reposent uniquement sur le gouvernement chinois, ajoutant que les immolations cesseront si Pékin arrête sa politique de répression et trouve une solution durable au problème du Tibet par la voie du dialogue.
L’Administration Centrale Tibétaine et les Tibétains en exil feront tout ce qui est possible pour répondre à l’aspiration des Tibétains du Tibet afin qu’ils retrouvent leur liberté, et pour un retour du Dalaï Lama au Tibet.
Sikyong Lobsang Sangay a pressé le gouvernement américain de fournir un appui ferme aux efforts significatifs que les Tibétains en exil font pour la démocratie et la non-violence, et ce dans le cadre du réajustement en Asie de leur politique. Il a appelé les médias a attirer fortement l’attention de la communauté internationale, en incluant le peuple chinois, sur la situation tragique qui va s’empirant au Tibet.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du gouvernement tibétain en exil a
affirmé que la récente accélération de la fréquence des immolations était bien
liée au congrès du régime communiste à Pékin.
"Les immolations visent à adresser un message fort au nouveau leadership
qui participe au congrès. Les nouveaux dirigeants doivent montrer qu’ils ont
la volonté politique et la sagesse de résoudre le problème du Tibet", a
déclaré Lobsang Choedak.
Malgré les appels répétés de l’Administration Centrale Tibétaine pour empêcher des actes aussi draconiens, 70 personnes, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolées par le feu ou ont tenté de le faire depuis le début de mars 2011 dans les zones tibétaines. La plupart sont décédées.
Source : AFP, Tibet.net, 10 novembre 2012.
Voir l’article et la carte récapitulative des immolations |
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[1] Le Comté de Tsoe (Hezuo ou 合作 en chinois) est proche du chef-lieu de la "Préfecture Autonome Tibétaine de Gannan" (Gannan, ou 甘南藏族自治州 en chinois, est nommée Kanlho en tibétain) dans les marches tibétaines de la région de l’Amdo, aujourd’hui dans la province chinoise du Gansu.
Localiser Tsoe (Hezuo) sur cette carte.
Pour plus de précisions, voir le monastère de Tsoe ci-dessous :
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