Fête du Losar ou non ?

Fêter le Losar [1], c’est pour les Tibétains une tradition. Entrer dans une nouvelle année (l’année boeuf/terre en l’occurrence) purifier sa maison, se recueillir et festoyer en famille ou avec ses amis, voila les signes extérieurs de l’optimisme avec lequel on cherche à regarder le futur.
Oui, mais la réalité est bien là pour ceux qui vivent au Tibet, avec ses centaines de soldats déployés autour des monastères, ses milliers de prisonniers dont on est sans nouvelles, ses morts que l’on ne peut oublier.
Aussi, en exil comme à l’intérieur, de nombreux Tibétains ont-ils eu l’idée de lancer une campagne "No Losar" [2], non pas pour se mortifier et ajouter de la tristesse au malheur, mais par respect pour ceux qui ont donné leur vie il y a juste un an, et pour rappeler au monde la gravité de la situation.
Méthode non violente par excellence, cette détermination et notamment deux de ses déclinaisons principales : ne pas fréquenter les bars ou restaurants et ne pas faire exploser de pétards, embarrasse les autorités chinoises. Dans plusieurs régions, elles ont distribué gratuitement des feux d’artifices à la population, ailleurs sans doute s’apprêtent-elles à distribuer alcool et friandises à consommer en public.
Partout où ils le pourront, les Tibétains s’abstiendront donc de célébrations bruyantes au profit du recueillement et de la simplicité.
Nous invitons les amis du Tibet à se joindre en esprit, en paroles et en actes à cette non-célébration qui, à sa manière, en est une. Comment ?
- En consacrant cette journée à réaffirmer son amitié solidaire aux Tibétains et à leurs représentants (Communauté, Bureau du Tibet), [3]
- à s’engager à communiquer ce jour là en particulier (directement par télephone, fax, e-mail) auprés des médias de sa région, de ses collègues de travail, organisations syndicales, politiques ou religieuses. [4]
- à faire, enfin, un geste de solidarité concrète, sous forme de don à la communauté tibétaine ou à l’une des associations [5] de son choix qui défendent la cause tibétaine et soutiennent financièrement prisonniers et citoyens tibétains en difficulté.
Enfin, la participation aux manifestations du 10 mars prochain et les différentes initiatives qui s’y trouvent rattachées (arborer le drapeau tibétain dans sa commune, y faire parrainer un prisonnier d’opinion) sont les meilleurs moyens d’entrer avec nos amis tibétains dans une année du boeuf - ou du Yak - forte et solidaire !
Jean Paul Ribes

Liens utiles :
 Parrainage de prisonniers tibétains par des municipalités
 Liste des municipalités parrainant un prisonnier tibétain
 Liste des municipalités qui ont arboré le drapeau tibétain en 2008
 Envoyer un courrier aux autorités chinoises pour demander la libération de prisonniers politiques
 Récapitulatif des manifestations pour le Tibet - mars 2009