Deux Tibétains abattus par les forces de sécurité
vendredi 10 février 2012 par Rédaction , Monique Dorizon
Les forces de sécurité chinoises ont tué par balle deux frères tibétains qui étaient recherchés après qu’ils eurent protesté contre la tutelle de Pékin, a rapporté l’organisation Radio Free Asia (RFA), au lendemain d’une nouvelle tentative d’immolation d’un moine.
Ces événements se sont produits dans les régions tibétaines du Kham, actuellement province du Sichuan. Selon Radio Free Asia, une station américaine qui diffuse des informations notamment en tibétain, Yeshe Rigsal, un moine, et son frère Yeshe Samdrub ont été abattus le 9 février 2012. [1]
Les deux frères avaient, le 23 janvier dans le district de Drango [2], pris part à des manifestations violemment réprimées le 23 janvier, la police ayant tué au moins l’un des protestataires. [3]
Leur fuite a duré plus de deux semaines avant qu’ils soient localisés dans des montagnes peuplées de nomades. "Les forces de sécurité chinoises ont encerclé le site et tué (Yeshe Rigsal) et son frère", a relaté un moine du monastère de Drepung (Inde), qui citait des sources locales.
RFA a également annoncé qu’un autre moine avait tenté de s’immoler par le feu dans la région tibétaine de l’Amdo [4], des faits aussi confirmés par l’ONG Free Tibet. La police et les autorités locales du district concerné étaient injoignables le 10 février 2012.
Au moins 20 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire en moins d’un an dans les zones tibétaines [5]. Les autorités chinoises ont empêché ces dernières semaines la presse étrangère de se rendre sur place.
Chen Quanguo, le plus haut responsable au Tibet, a appelé cette semaine à renforcer la lutte contre "la clique du Dalaï Lama", selon la terminologie utilisée par le pouvoir chinois pour parler du chef spirituel des bouddhistes tibétains, et a limogé trois officiels. [6]
De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Sources : AFP, Radio Free Asia, Free Tibet, 10 février 2012.
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[1] Voir l’article en anglais et les photos de Yeshe Rigsal et Yeshe Samdrub sur le site de Radio Free Asia.
[2] Drango, parfois écrit Drakpo ou Draggo, (Luhuo, 炉霍县 en chinois), est un district administratif de la "Préfecture autonome tibétaine" de Kardzé. Repérer Drango (Luhuo) sur cette carte.
[3] Voir l’article "La police ouvre le feu sur des Tibétains : au moins un mort et de nombreux blessés", du 23/01/2012.
[4] La province tibétaine de l’Amdo (voir les cartes du Tibet) a été incorporé par la Chine dans la province actuelle du Qinghai.
[5] Voir l’article récapitulatif "Immolations : récapitulatif, actions et réactions", du 30/10/2011, réactualisé.
[6] Chen Quanguo , le plus haut responsable de la "Région Autonome du Tibet" a renvoyé trois officiels accusés de ne pas avoir tenu leur poste lors des récentes tensions marquées par des manifestations de Tibétains dans la province voisine du Sichuan et a appelé à durcir la répression, le 8 février 2012.
La Chine avait prévenu le 7 février 2012 qu’elle "réprimerait résolument" toute tentative de propager des troubles dans ses régions à population tibétaine, où les autorités mènent déjà une campagne musclée de maintien de l’ordre après une vague d’immolations et de manifestations.
"Le gouvernement chinois réprimera résolument toute tentative d’inciter à la violence, de briser l’unité nationale et l’intégrité territoriale, conformément à la loi", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Weimin, en réponse à une question d’un journaliste. (Source : AFP, 7 février 2012).
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