Des restrictions pour des nonnes du Comté de Tawu au Tibet

mercredi 27 septembre 2006 par Monique Dorizon

Depuis août 2005, les autorités locales du Comté de Tawu, préfecture de Kandze, province du Sichuan, ont limité la sollicitation d’aumônes faite par les nonnes du couvent de Sinapu auprès de la population. Ceci rend difficile la vie de ces nonnes.

Selon une nonne de ce couvent, arrivée récemment au Népal après 22 jours de marche à travers l’Himalaya, ce couvent comporte plus de 300 nonnes.

Celles-ci apportent de la nourriture de chez elles et pendant l’automne vont un peu partout, en groupe, pendant 3 mois environ, pour recueillir des aumônes afin de subvenir à leurs besoins. C’est la tradition. Chaque famille donne selon ses possibilités.

Depuis août 2005 un nouveau règlement a été mis en place. Si les nonnes ont besoin d’aumône, elles doivent obtenir une permission du Bureau pour la Religion du Comté et ne plus aller là où elles veulent. Les raisons de cette limitation invoquées par les autorités chinoises sont qu’elles veulent aider le couvent, changer la manière des nonnes de gagner leur vie et améliorer le couvent. Les nonnes ont discuté avec les autorités. Celles-ci ont répondu que puisqu’il s’agissait d’une décision du gouvernement, personne ne pouvait protester.

Depuis lors, si elles ont besoin d’aller chercher des oboles auprès des gens, elles doivent récupérer une demande de la Supérieure, obtenir une signature du chef du Township, puis la signature du chef du Bureau et un tampon du Bureau pour la Religion du Comté et alors seulement elles pourront aller collecter des aumônes. L’autorisation est valable pour un mois et demi.

Ensuite, les nonnes devront enregistrer le montant des sommes collectées auprès du Bureau pour la Religion et déclarer combien de temps ces sommes pourront aider les nonnes. Si l’on oublie de se faire enregistrer, il y a punition.

En général, une nonne a besoin de 200 ‘gyama’ (500 grammes) d’orge et 150 ‘gyama’ de blé comme aide alimentaire annuelle. Cependant, en moyenne, toutes les nonnes ne reçoivent pas autant. Auparavant, les nonnes pouvaient aller aussi bien dans leur Comté que dans d’autres mais maintenant, cela ne peut se faire que dans leur Comté. Il est difficile de comprendre pourquoi les autorités chinoises ont mis de telles restrictions à de simples nonnes qui vraisemblablement ne posent aucun problème de sécurité à qui que ce soit. De même, il est difficile de comprendre pourquoi, au Tibet, de telles pratiques traditionnelles sont limitées. Il est probable que la Chine désire décourager toute sorte de mendicité ou demande d’aumône pour montrer au monde qu’elle est entrain de se développer rapidement dans tous les secteurs. Cependant le couvent n’a reçu aucune aide ou soutien de la part du gouvernement local chinois.

Source : Phayul

Tenzin Choephel. Phayul Correspondent. Traduction Monique Dorizon.


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