Des pirates chinois infiltrent des ordinateurs, dont ceux du Dalaï Lama

mercredi 7 avril 2010 par Rédaction

Un réseau d’espionnage informatique basé en Chine aurait infiltré les ordinateurs de plusieurs Etats et organisations, mettant la main sur des documents secrets du ministère indien de la Défense ou la correspondance du Dalaï Lama, affirme un rapport publié le 6 avril 2010 au Canada.
Selon ce rapport de chercheurs canadiens et américains, cet espionnage informatique à grande échelle serait contrôlé par des ordinateurs basés quasi exclusivement en Chine, mais rien ne permet de conclure que Pékin est directement impliqué.
Les pirates auraient pénétré dans les serveurs de dizaines de gouvernements et d’organisations, s’emparant aussi bien de documents secrets sur le système de missiles de l’Inde que de demandes de visas, notamment de Canadiens voyageant à l’étranger, indiquent les chercheurs liés au Centre Munk d’études internationales de l’université de Toronto.

Les chercheurs pensent que les pirates ont eu accès aux documents officiels indiens en attaquant les ordinateurs personnels de hauts responsables, et non pas ceux du gouvernement. Les cybercriminels se servaient de sites comme Twitter, Yahoo ou Google pour infecter et prendre le contrôle à distance des ordinateurs, notamment par l’envoi de courriels contenant des pièces jointes "toxiques".
Selon les chercheurs, qui ont suivi les pirates à la trace au cours de l’année écoulée, ces derniers ont aussi volé quelque 1 500 courriels envoyés depuis le bureau du Dalaï Lama entre janvier et novembre 2009.
Les attaques provenaient de serveurs situés à Chengdu, dans la province du Sichuan, mais les chercheurs n’ont pu identifier leurs auteurs. Ce réseau d’espionnage baptisé "Shadownet" ("Réseau de l’ombre") est beaucoup plus puissant qu’un premier – le "Ghostnet" ("le réseau fantôme") – découvert l’an dernier par la même équipe. Ce réseau Ghostnet semblait établi dans l’île de Hainan, dans le sud de la Chine, et aurait permis d’infiltrer le contenu des ordinateurs d’autorités gouvernementales et de particuliers dans 103 pays. Le premier réseau s’intéressait surtout aux Tibétains en exil.

Cette première enquête a mené les chercheurs sur la piste de ce second réseau de piratage, qui semble basé dans la province du Sichuan, et qui est l’objet du rapport intitulé "Shadows in the clouds" ("Des ombres dans les nuages").

Source : AFP, Centre Munk, 6 avril 2010


Voir également
- l’article "La Chine infiltrerait des ordinateurs, dont ceux du Dalaï Lama, dans 103 pays" du 30 mars 2009.
- le rapport Shadows in the clouds (en anglais) dans le document pdf ci-dessous.


Documents joints

Shadows in the clouds

7 avril 2010
Document : PDF
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