Des moines perturbent l’opération de communication chinoise
jeudi 27 mars 2008 par Rédaction
Des moines tibétains ont perturbé le 27 mars à Lhassa l’opération de communication organisée par la Chine, exprimant leur soutien au Dalaï Lama devant des journalistes étrangers, signe d’une tension persistante au Tibet.
L’incident, au lendemain d’un appel du président américain George Bush à ouvrir le dialogue avec le Dalaï Lama, s’est produit le 27 au matin au temple de Jokhang, un haut-lieu du boudhisme tibétain, dans le coeur historique de la capitale tibétaine, où des émeutes avaient eu lieu le 14 mars.
Entre 30 et 60 moines ont interrompu un responsable du temple rendant compte de la version officielle de la situation au Tibet au premier groupe de journalistes autorisés à se rendre à Lhassa depuis les troubles, selon des témoins.
"Nous voulons la liberté, nous voulons le Dalaï Lama", ont-ils lancé, accusant le responsable de mentir, selon les mêmes sources [1].
Selon l’agence japonaise Kyodo, les moines ont expliqué avoir été empêchés de sortir du temple à partir du 11 mars, au lendemain du début de manifestations à l’occasion du 49ème anniversaire du soulèvement et de l’exil du Dalaï Lama.
Le groupe de journalistes, très encadré, a ensuite été invité à quitter les lieux par les responsables du voyage.
Ce voyage de presse a été organisé par la Chine pour montrer "la vérité", avec la participation de 26 journalistes, essentiellement américains et asiatiques. L’AFP n’a pas été invitée.
Dans leurs reportages, les médias présents à Lhassa témoignent d’une ville sous tension, "où l’odeur des immeubles incendiés flotte encore dans l’air près de deux semaines après les violentes émeutes", selon le Financial Times.
Le président américain George W. Bush est intervenu pour la première fois directement dans la crise tibétaine le 26 mars en téléphonant à son homologue chinois Hu Jintao pour lui faire part de ses inquiétudes et l’engager à ouvrir le dialogue avec le Dalaï Lama.
Cependant, selon l’agence officielle Chine Nouvelle, Hu Jintao a réaffirmé la position chinoise. Qualifiant les événements de Lhassa de "pur mouvement criminel violent", M. Hu a demandé au Prix Nobel de la Paix d’abandonner "ses positions indépendantistes".
Le 27 mars, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang, a également appelé l’Union européenne à ne pas envoyer de "signal trompeur" au Dalaï Lama, avant une réunion de ministres européens des Affaires étrangères, du 28 au 29 mars en Slovénie, où sera abordée la crise tibétaine.
"J’espère que l’Union européenne saura distinguer le vrai du faux et condamner les criminels, car ce sont eux qui ont perturbé l’ordre social et mis en danger les personnes et les biens", a-t-il ajouté.
"Sur cette question, on ne peut pas avoir un double langage", a estimé M. Qin, se demandant "comment les gouvernements et les polices de ces pays gèrent ce genre de problèmes".
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait souhaité le 25 mars que les ministres européens adoptent une position commune, tenant compte à la fois des "relations avec ce grand pays qu’est la Chine" et "des souffrances des Tibétains et des violences actuelles".
La présidence slovène de l’UE n’a pas précisé si la discussion des ministres porterait sur un éventuel boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin le 8 août.
Le président français Nicolas Sarkozy a refusé d’exclure le 25 mars un tel boycott.
Source : AFP 27 mars 2008
[1] Voir à ce propos la vidéo diffusée sur le site du monde, où un moine tibétain dit "Tout ça, c’est une vaste tromperie. Les soi-disant moines sont tous des officiers du gouvernement"
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