Des moines "libérés" de Golmud

De sources tibétaines, on a appris qu’un groupe de moines, originaires de la province du Sichuan, ont été libérés de leur lieu de détention dans la province du Qinghai et sont retournés dans leurs régions d’origine.
Le groupe de moines a été détenu pendant plus de 4 mois dans la ville de Golmud, au Qinghai, avec des moines d’autres régions. [1]
Tous étudiaient auparavant dans des monastères de Lhassa. Ils étaient suspectés d’avoir participé aux manifestations de mars dans cette ville.

D’autre part, des membres d’un groupe originaire du Qinghai ont été libérés plus tôt, sous la surveillance de fonctionnaires du Bureau du Front Uni et des Affaires religieuses du Qinghai et emmenés de Golmud vers la région de leur domicile, avec assignation à résidence.

Selon Tenzin (nom d’emprunt), moine vivant en Inde et rapportant des nouvelles du Tibet, le groupe du Sichuan, une région connaissant des troubles aujourd’hui encore, aurait été maintenu plus longtemps à Golmud.
Ils ont été emmenés de Golmud vers le Sichuan en groupes séparés les 26 puis les 27, 28, 29 août. [1]

"Il leur avait été dit qu’ils seraient détenus en attendant une lettre des autorités du Sichuan disant de les placer sous surveillance".
"Finalement, 50 à 80 moines et laïcs sont arrivés au Centre du Comté de Aba (Tib. Ngaba) au Sichuan le 27 août" dit Tsering. "Ils ont été détenus dans un groupe scolaire mitoyen du complexe du gouvernement du Comté".
"Les fonctionnaires du Comté, la police et l’armée les surveillent. Il est possible que ces personnes subissent une sorte de rééducation politique".

Tsering dit que ces détenus ne sont pas autorisés "à partir" du bâtiment, bien que leurs proches puissent venir les voir à l’école.
Parmi ces personnes figurent 27 moines du monastère de Kirti et des moines des monastères de Tse et Gomang de Ngaba, ainsi que des commerçants de Ngaba qui ont été détenus à Lhassa pendant les manifestations.

Les moines anciennement détenus à Golmud ont souffert de coups et de torture psychologique. Beaucoup sont tombés malades et plusieurs ont développé des problèmes cardiaques.
D’après un des moines libérés "il leur a été demandé de ne pas revenir dans leur monastère, à Lhassa. Même ’libérés’ leurs déplacements sont limités, et ils ne peuvent partir de leur lieu d’habitation sans autorisation des autorités locales".

Source : Radio Free Asia 3 septembre 2008