Des dizaines de personnes arrêtées à Lhassa, alors que le mouvement “Pas de nouvel an” se développe.

La police a arrêté à Lhassa des dizaines de Tibétains suspectés d’adhérer à une campagne opposée à la célébration du Nouvel an tibétain.
Des témoins rapportent que des policiers, en civil ou en uniforme et des membres de la Police populaire Armée (PAP) ont fait des rafles dans les maisons de thé, très populaires auprès des jeunes Tibétains et arrêté des gens de tous âges dans la rue.
Beaucoup de ceux qui ont été détenus ont été accusés de "diffusion de rumeurs".
La rafle semble avoir débuté dans la ville autour du temple de Ramoche, d’où étaient parties, le 14 mars 2008, les manifestations pacifiques.
Les Tibétains font une campagne contre la célébration du Nouvel an ou Losar [1], tombant cette année le 25 février, disant que les 3 jours du Nouvel an devaient être consacrés à faire le deuil des victimes de la répression de l’an dernier au Tibet. Des appels contre la célébration du Losar ont été envoyés sur Internet et des textos circulent.
Un de ceux-ci dit : "Pour faire le deuil des Tibétains qui sont morts en 2008, tous ces nombreux héros qui ont donné leurs vies, par sympathie pour tous les Tibétains, nous ne fêterons pas le Nouvel an et joindrons nos mains pour montrer notre solidarité".
A Lhassa, les employés du gouvernement se sont vus obligés de donner la garantie qu’ils se présenteront tous les jours au travail, resteront à leur bureau et ne prendront pas part à aucun trouble. Il leur a été demandé de s’assurer que les membres de leur famille s’y conformeraient et ont été prévenus qu’en cas de désobéissance, ils seraient sévèrement punis.
D’après des sources tibétaines, l’atmosphère à Lhassa n’a jamais été aussi tendue depuis les arrestations de mars et avril de l’an dernier.
Pour la seule semaine dernière, au moins 81 personnes ont été arrêtées à Lhassa dans le cadre de la campagne "Frapper fort" débutée le 18 janvier. [2]

Source : Phayul 4 février 2009