Des Tibétains catholiques défient le gouvernement chinois
mercredi 4 avril 2007 par Monique Dorizon
Loin dans les montagnes du sud-ouest de la Chine officiellement athée, après des années de persécution et d’isolement, un petit groupe de Tibétains catholiques continue de témoigner de sa loyauté à l’égard du Pape.
Cette communauté dans les montagnes du Yunnan, aux contreforts du Tibet, est demeurée un bastion de la foi depuis que des missionnaires suisses ont converti leurs ancêtres, il y a un siècle.
Leur petite église a été rasée dans les années 60 en pleine Révolution Culturelle et les prêtres chassés. Mais malgré des siècles de difficultés, la foi catholique se maintient parmi les quelques centaines de villageois.
"Quoiqu’il arrive, je n’abandonnerai pas ma religion" affirme Ma Dilin catholique de 72 ans.
"Il n’y a pas de conflit entre nous et d’autres religions. Notre religion m’a été transmise par l’ancienne génération et passera à la génération suivante. Cela ne changera pas. J’espère que la jeune génération pourra suivre le catholicisme, comme moi"
Les grandes religions ont particulièrement souffert pendant la Révolution Culturelle (1966-1976) quand le clergé et les fidèles ont été persécutés, moqués publiquement, mis en prison et tués.
Le Parti communiste, athée, répète que la liberté religieuse est incluse dans la Constitution et que les citoyens sont libres de participer aux cérémonies dans les églises, mosquées et temples sous le contrôle de l’Etat. Cependant, les groupes internationaux de défense des Droits de l’Homme accusent la Chine de mettre en prison des prêtres catholiques et des moines et nonnes bouddhistes tibétains qui refusent de voir leur foi contrôlée.
Tous les dimanches, la petite église de bois et de briques se remplit du sons des hymnes et des prières. L’intérieur blanchi est décoré de photos du Pape Benoît, d’images de Jésus et de la Vierge Marie aussi bien que de lanternes en papier rouge de style chinois et de calligraphie.
Le plus grand problème pour la petite paroisse est le manque de fonds. Peu fréquents et souvent secrets, les dons venus de l’extérieur permettent de maintenir la paroisse à flots.
Les paroissiens sont restés fidèles au Vatican et au Pape, refusant de tomber sous la coupe de l’officielle Association Patriotique Catholique Chinoise (…)
Les relations diplomatiques entre Pékin et le Vatican se sont dégradées en 1951.
Officiellement, le nombre de chrétiens chinois est passé de 10 millions à 16 millions depuis les 6 dernières années mais une étude récente faite par des professeurs de l’Université de Shanghai parle de 40 millions.
De plus en plus de Chinois rejoignent des églises "souterraines" qui ne sont pas sous surveillance gouvernementale, mais ils risquent la détention ou l’arrestation.
Ici, dans les montagnes, Rome semble très loin. Mais A. Nisse, le prêtre, dit qu’il ressent un lien puissant.
"Je veux remercier l’Eglise Catholique Romaine. Nous avons maintenu notre loyauté au cours du temps. Je les remercie pour leur aide et leur soutien" dit-il.
Source : Phayul
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