Décès d’Arnaud Desjardins, spécialiste des spiritualités orientales en France

L’écrivain Arnaud Desjardins, qui a grandement contribué à faire connaître les traditions spirituelles orientales en France, et particulièrement un certain nombre de grands maîtres tibétains, est décédé dans la nuit du 10 au 11 août 2011 à Grenoble, à l’âge de 86 ans, a annoncé le 12 août son entourage à l’AFP.
Selon son entourage, Arnaud Desjardins, qui dirigeait l’ashram de Hauteville à Saint-Laurent-du-Pape avait été hospitalisé il y a trois semaines. Ses obsèques se dérouleront le 15 août.
Né le 18 juin 1925 à Paris dans une famille de protestants engagés, il souhaite devenir comédien, mais ses parents s’y opposent. Il passe alors son diplôme de l’Institut des Sciences politiques, débute dans la banque, mais sans enthousiasme. Une tuberculose, déclarée en 1949, le contraint à passer plusieurs mois au sanatorium, où il lit intensément et s’entraîne au métier de cameraman. Il s’intéresse aux sagesses orientales et s’exerce au Hatha yoga.
Un voyage initiatique le mène en Asie centrale, puis en Inde, notamment à Bénarès, où il rencontre l’ascète Mâ Ananda Moyî considéré comme une incarnation divine par les Hindous. Puis ce sera, au Bengale, le maître Swâmi Prajnânpad formé aux disciplines scientifiques et qui réconcilie science et tradition indienne dans son enseignement.
L’intérêt du journaliste se meut en passion. Commence alors une production prolifique d’ouvrages et de reportages, tant sur le bouddhisme tibétain que sur le soufisme en Afghanistan, que le grand public commence seulement à découvrir [1].
Après avoir ouvert un centre en Auvergne, Arnaud Desjardins ouvre l’ashram de Hauteville où hommes et femmes de toutes confessions et de tous milieux sociaux peuvent séjourner pour approfondir leur propre quête de spiritualité. Une salle d’étude juive, une chapelle chrétienne et une petite mosquée y ont été aménagées pour permettre à ceux qui le souhaitent de retrouver leurs racines religieuses. Pour autant, la présence de ces trois sanctuaires ne signifie pas qu’Hauteville est un lieu de "syncrétisme". L’enseignement qui est transmis, la méthode qui y est proposée demeurent fidèles à ce qu’Arnaud Desjardins a trouvé auprès de Swâmi Prajnânpad : une voie d’érosion de l’égocentrisme compatible avec les différents credo et convictions religieuses.

Source : AFP, 12 août 2011