Dalaï Lama à Paris : les démocraties "plient l’échine", critiquent des parlementaires

Beaucoup de démocraties "plient l’échine" devant Pékin concernant le Dalaï Lama, a regretté le 6 juin le président du Groupe d’étude sur le Tibet à l’Assemblée nationale française, Lionnel Luca, après une rencontre avec le chef spirituel des bouddhistes tibétains en visite à Paris.
Interrogé sur d’éventuelles pressions pour empêcher la rencontre entre ce groupe d’études et le Dalaï Lama, il a répondu : "des pressions gouvernementales, non, des pressions amicales de collègues oui".
"Beaucoup plient l’échine. Les démocraties, au lieu de plier l’échine devant les Chinois devraient, au contraire, avoir des exigences malgré les problèmes économiques", a dit le député de la majorité de droite UMP, venu avec sept parlementaires sur les presque 190 que compte le groupe Tibet.
"Ce n’est pas la peine de faire des cérémonies du souvenir du Débarquement pour se ligoter soi-même dans une démocratie comme la nôtre", a-t-il estimé.
"On ne peut pas demander au président de la République de rencontrer tout le temps le Dalaï Lama mais on peut demander à son entourage d’en faire un peu moins avec les dirigeants chinois", a-t-il dit.
Les parlementaires ont dénoncé la situation "catastrophique" au Tibet que le député socialiste Patrick Bloche a qualifié de "prison à ciel ouvert".
"Nous réitérons notre demande de visa pour le Tibet, qui nous sont constamment refusés", a ajouté la députée socialiste Sandrine Mazetier.

Après avoir rencontré le 6 juin après-midi des parlementaires français qui soutiennent la cause du Tibet, ainsi que des Chinois de Paris [1], le Dalaï Lama doit recevoir le 7 juin le titre de "citoyen d’honneur" des mains du maire de Paris, Bertrand Delanoë. [2]
"Homme de réconciliation et de dialogue, le Dalaï Lama prône l’ouverture et appelle à des relations franches et amicales entre le peuple tibétain et le peuple chinois", a indiqué le Bureau du Tibet à Paris.

Cette visite est une "opportunité pour rencontrer mes vieux amis parmi les hommes politiques, les hommes d’affaires, les intellectuels, et les citoyens" français, a précisé le Dalaï Lama.
Depuis les émeutes au Tibet de mars 2008, "mon sentiment et mon inquiétude sont qu’une vieille nation comme le Tibet, avec son héritage et sa culture, se voit imposer une condamnation à mort", a-t-il dit.

En dehors de sa réception à l’Hôtel de ville de Paris, la visite du Dalaï Lama ne comprendra aucune rencontre officielle. Aucun rendez-vous n’est prévu avec des dirigeants ou ministres français autres que les parlementaires.

Source : AFP, 6 juin 2009