Communiqué de la Société Française d’Etudes du Monde Tibétain au sujet de la dénomination Tibet

vendredi 11 octobre 2024 par Rédaction

Pour éviter la disparition du mot "Tibet" dans les musées, le Conseil d’administration de la SFEMT a jugé important de faire connaître publiquement la position de notre société savante quant à ces problèmes de dénomination par la voie d’un communiqué

Communiqué de la Société Française d’Études du Monde Tibétain au sujet de la dénomination Tibet

Le 8 octobre 2024.

En tant que société savante, la Société française d’études du monde tibétain (SFEMT), laquelle fédère les spécialistes français et francophones en études tibétaines, tient à faire connaître sa position collective à propos du débat que les médias ont récemment rendu public, à savoir le problématique effacement de la dénomination Tibet qui tend à être remplacée par Xizang (appellation chinoise actuelle de la seule Région Autonome du Tibet en République populaire de Chine) ou à disparaître sous la dénomination Monde himalayen, sur les cartels et dans les catalogues d’institutions, notamment muséales, possédant des fonds tibétains. Nous ne pouvons reconnaître la légitimité scientifique de ces substitutions car elles sont non seulement réductrices en regard de la bien plus vaste étendue de l’aire de langue et de culture tibétaines, mais aussi révisionnistes quant à son histoire et trompeuses au regard de sa pérennité actuelle.

Pour nous et très largement pour la communauté internationale des tibétologues, la dénomination Tibet, entendue au sens large dans son acception d’aire linguistique et culturelle, est la plus apte à situer les productions de celle-ci, qu’il s’agisse d’objets ou d’œuvres de l’esprit. Si le monde de l’enseignement et de la recherche, aussi bien que les musées ou les centres de documentation continuent, comme allant de soi, de traiter du bouddhisme tibétain, de l’art tibétain, de la langue tibétaine, etc., gommer l’appellation Tibet, alors qu’il s’agit pourtant bien là du substantif territorial auquel renvoie l’adjectif qui en dérive, ne peut trouver sa justification que dans des considérations d’ordre politique.

Afin que les cartels des objets tibétains permettent au visiteur de localiser au mieux leur région de production, si celle-ci est connue, la dénomination Tibet pourrait très bien être affinée : Tibet central, Tibet occidental, Ladakh par exemple. Le cas échéant, un schéma cartographique pourrait permettre au visiteur de situer cette région, dans le cadre de l’organisation territoriale qui était celle de leur production. Enfin, ces cartels pourraient en outre situer la région dans le cadre des frontières étatiques actuelles, comme par exemple : Ladakh - République indienne, ou Lhasa - Région Autonome du Tibet - République populaire de Chine.

La SFEMT et ses membres mettraient volontiers leur expertise au service des institutions, notamment muséales, qui souhaiteraient suivre tout ou partie de ses préconisations, lesquelles permettraient d’allier une information claire du public aux impératifs de la rigueur scientifique.

SFEMT – sfemt.contact@gmail.com – Adresse postale : Maison de l’Asie, 22, avenue du Président Wilson, 75116 Paris.

Source : SFEMT


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