Chine : la mort d’un Tibétain déclenche une manifestation

La mort d’un Tibétain tué par la police, selon des organisations de défense des Droits de l’Homme, a provoqué une manifestation dans un bourg tibétain de la province chinoise du Gansu, a-t-on rapporté de sources concordantes.
Les faits, survenus le 8 janvier 2012 à Achok [1] dans une zone tibétaine de la province du Gansu, font suite à une série d’immolations de Tibétains [2] protestant contre la répression de liberté de culte en Chine, et au fait qu’un autre Tibétain avait été battu à mort par la police dans cette région, après avoir été arrêté pour avoir roulé en moto dans la ville de Labrang. [3]
Selon Chine nouvelle, la victime, soupçonnée d’avoir volé des tentes sur le chantier d’un futur aéroport très contesté, s’est tuée accidentellement en tentant de s’emparer du pistolet d’un policier après son arrestation.
Mais selon Kate Saunders, de I.C.T. (International Campaign for Tibet), ce Tibétain âgé d’une trentaine d’années appelé Gurgo Tsering a été tué le 9 janvier 2012 par un tir de la police à travers la vitre d’une maison.
Citant des Tibétains en exil, ICT précise que la police a arrêté un autre homme soupçonné d’avoir participé au vol et se trouvant dans la même habitation, tout en ajoutant que rien ne prouvait que les deux hommes aient effectivement été impliqués dans le vol de matériel.
Selon l’agence officielle chinoise, la mort du Tibétain a provoqué une manifestation dans le bourg d’Achok, où l’incident s’est produit.
Des Tibétains ont attaqué le commissariat local, a rapporté Radio Free Asia, ajoutant que des forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, blessé et détenu de nombreuses personnes.
Les autorités d’Achok et du district de Labrang, contactées par téléphone, ont refusé de répondre aux questions de l’AFP.

Selon ICT, la construction d’un aéroport civil à Achok à proximité d’une montagne sacrée pour les Tibétains a avivé les tensions dans la région.

Sources : AFP, International Campaign for Tibet, 12 janvier 2012.