Au moins 8 Tibétains auraient été tués au monastère de Tongkhor à Kardze
samedi 5 avril 2008 par Rédaction , Monique Dorizon
Au moins 8 Tibétains auraient été tués le 3 avril, dans l’est du Tibet après que la police armée ait ouvert le feu sur une foule constituée de plusieurs centaines de moines et de laïcs. Les médias officiels (Xinhua) ont confirmé que l’incident avait eu lieu, le qualifiant "d’émeute", sans mentionner de morts.
Selon différentes sources, les autorités ont renforcé la campagne "d’éducation patriotique" dans différents monastères à la suite des manifestations des semaines passées, suscitant une amertume croissante. Une nouvelle phase dans les protestations semble s’être développée sous forme de réponse aux campagnes politiques de dénonciation du Dalaï Lama.
Au monastère de Tongkor, les manifestations semblent avoir été déclenchées par l’arrivée, le 2 avril, d’une équipe de travail officielle à 60 km de Kardze, à l’ouest du Sichuan.
Les fonctionnaires ont exigé des moines qu’ils accusent le Dalaï Lama et s’opposent aux manifestations actuelles contre la loi chinoise. Les moines, dont le Supérieur Lobsang Jamyang, ont refusé. Des accrochages ont alors eu lieu et les fonctionnaires ont commencé à chercher des images du Dalaï Lama dans les bâtiments des moines.
"A un moment, ils ont jeté sur le sol des images du Dalaï Lama et du Tulku en exil Tongkor Shabdrung. Tsultrim Tenzin, moine de 74 ans et Yeshe Nyima, âgé d’une vingtaine d’années ont protesté contre l’équipe de travail, criant "qu’ils ne pouvaient critiquer le Dalaï Lama même au prix de leurs vies"." Plus tard ces deux moines se sont vu demander d’accuser le Dalaï Lama. La situation s’est aggravée lorsque les moines ont contesté l’arrestation de Tsultrim Tenzin puis celle de Yeshe Nyima.
En grande partie, les 350 membres de la communauté monastique ont commencé à manifester, rejoints par quelques laïcs appelant au retour du Dalaï Lama et à la libération des moines de Tongkor. La police armée a été déployée et a tiré dans la foule, tuant entre 8 et 10 Tibétains selon les sources. Des moines ont été blessés et plus de 10 moines sont portés disparus. [1]
Parmi les tués figureraient, cités par ICT et le TCHRD :
Samten (ou Zangden), 27 ans, Zunde, aussi nommé Phurbu Delek, 30 ans, tous deux moines, et 6 femmes :
- Tenlo, 32 ans, Tseyang Kyi, 23 ans, Druklo Tso 34 ans.
Selon le TCHRD, les 3 autres femmes ne sont pas identifiées, mais selon ICT, il s’agirait de :
- Sangmo, 34 ans, Tsering Yangzom, et Tsering Lhamo.
ICT indique également le moine Lobsang Rinchen, une vingtaine d’années, ainsi qu’un jeune garçon.
Trois moines, Nyima et Thubten Gelek ont été sérieusement blessés, ainsi que, selon le TCHRD, Kalpo.
Il y a deux jours, dans une déclaration officielle apportant la "preuve" que la "clique" du Dalaï Lama avait suscité les récentes manifestations et émeutes au Tibet, les autorités avaient mis en avant la région de Kardze comme étant particulièrement concernée par la politique, indiquant que la dissidence dans cette région entraînerait de sévères représailles.
Le 2 avril, le Quotidien du peuple ajoute "La Préfecture autonome tibétaine de Kardze dans la province du Sichuan est considérée par le Dalaï lama comme une ’région modèle’ pour les ’activités sécessionnistes’ "
[1] Il est à noter selon une dépêche AFP du 4 avril relatant les informations telles que présentées par l’agence Xinhua (Chine Nouvelle) que les responsables locaux de la police assurent "avoir fait preuve de retenue" et "n’avoir fait que des tirs de sommation pour mettre fin aux violences, car les responsables locaux et la population couraient un grand danger".
A la télévision, ces événements n’ont pas été présentés comme une manifestation mais comme une bagarre, des destructions, et un saccage de bandits.
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