Assemblée Internationale des Groupes de Soutien au Tibet, 16-18 nov. 2012, Dharamsala
mercredi 21 novembre 2012 par Rédaction
Environ 200 représentants de divers Groupes de Soutien au Tibet, politiques et médias se sont rassemblés le 16 novembre au matin pour l’ouverture d’un "Special International Meeting of Tibet Support Groups" dans la salle Dekyi Tsering, au sein de l’école du T.C.V. [1] à Dharamsala.
La réunion a été organisée par "Core Group for Tibetan Cause-India" et facilitée par le D.I.I.R. (Department of Informations and International Relations) de l’Administration Centrale Tibétaine.
Comme annoncé dans le communiqué de presse distribué par le D.I.I.R. la semaine dernière [2], cette assemblée réunissant plus de 200 membres de Groupes issus de 43 pays dans le monde va tenter de répondre à l’urgence de la situation au Tibet aujourd’hui.
En effet, le nombre d’auto-immolations (78 à ce jour [3]) ne cessant de croître ces derniers temps, cette réunion ‘d’urgence’ va explorer les moyens de renforcer l’appui de la communauté internationale afin de presser le gouvernement chinois à arrêter toute politique répressive à l’intérieur du pays qui pousse les Tibétains à s’auto-immoler en signe de protestation.
En ouverture de la session, une minute de silence a été observée en mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour le Tibet. Le directeur de "Core Group for Tibetan Cause, India", le Dr N K Trikha, a ensuite ouvert la session de travail, rappelant la situation "critique et urgente" du Tibet, et "le besoin impératif pour les groupes de soutien de se réunir afin de coordonner leurs efforts en faveur du Tibet".
Espoir et solidarité
Le Sikyiong Lobsang Sangay a ensuite tenu à remercier toutes les personnes qui sont venues du monde entier pour participer à cette assemblée, insistant sur l’importance d’une telle réunion au vu de la situation. "En réunissant ainsi tous les groupes de soutien au Tibet, c’est un message fort que nous voulons adresser à Pékin, le message que nous sommes de plus en plus unis, de plus en plus forts, et que la question du Tibet demeure intacte et vivante".
"Tous ensemble, nous pouvons unir nos efforts et faire de la cause tibétaine un enjeu diplomatique majeur de l’année 2013".
Concluant que "cette réunion peut et doit donner de l’espoir aux Tibétains au Tibet, leur montrant ainsi que leurs voix sont écoutées et entendues".
Le samedi 17 novembre, les représentants des groupes de soutien ont pu rencontrer Sa Sainteté le Dalai Lama en audience privée.
Pendant ces 3 jours, les groupes de soutien ont travaillé ensemble sur une stratégie qui a abouti dimanche 18 novembre à un plan d’action commun à tous les groupes. Le but est de renouveler l’engagement d’un travail commun, en coopération avec les organisations tibétaines et les défenseurs des Droits de l’Homme chinois dans le monde, et ce dans la recherche d’une solution politique à la question du Tibet.
Le dimanche matin, une ébauche du plan d’action a été présentée au public et aux médias. En voici un résumé :
1. Développer la résistance tibétaine
a. Pousser les gouvernements à établir un forum intergouvernemental pour développer un plan d’action en réponse aux auto-immolations avant la fin de l’année 2013.
Cette campagne a pour but de faire prendre conscience de la situation au grand public et à faire pression sur les gouvernements grâce à un soutien de la part des leaders d’opinions et parlementaires.
Pour faire pression sur les gouvernements, la tactique consiste à organiser des journées de lobbying et de plaidoyers dans les ministères, dans les forums internationaux et à les relier aux ambassades basées à Pékin. Ces actions seront soutenues par une campagne de communication sur les auto-immolations. Nous allons collaborer avec un plus grand nombre de médias en organisant des rassemblements et d’autres événements qui lanceront un appel aux médias locaux et grand public via une stratégie axée sur les médias sociaux.
b. Développer Lhakar dans 25 pays de plus avant la fin de l’année 2013, et renforcer le mouvement où cela existe déjà.
Encourager les Groupes de Soutien, les associations tibétaines et les centres bouddhistes à rejoindre le mouvement Lhakar. Pour ce faire, il faudra mettre en place des présentations, des ateliers à l’attention des organisations clés, rechercher le soutien de célébrités, parlementaires et autres. Les actions recommandées vont inclure une utilisation soutenue des réseaux sociaux, vidéos en ligne, flash mobs et événements culturels.
2. Établir un soutien politique pour le Tibet.
a. Stopper la réélection de la Chine au Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU avant novembre 2013.
En ciblant les Ambassadeurs des Nations Unies, cette campagne va créer un soutien électoral de la part des sociétés civiles et parlementaires pour un ‘non vote’ de principe à l’encontre de la réélection de la Chine au Conseil des Droits de l’Homme. Des journées de lobbying et pressions des électeurs sur les parlementaires, création d’un bulletin scolaire, écriture de lettres et actions en ligne constitueront les tactiques à appliquer. Cette campagne sera considérée comme un succès malgré la probable réélection de la Chine, et ce parce que cela va certainement créer une prise de conscience de la part du grand public et une couverture des médias de l’épouvantable compte rendu des Droits de l’Homme en Chine, et va permettre au mouvement de se rallier à d’autres Organisations pour la défense des droits humains.
b. Créer un réseau des 8 gouvernements dont le pays est tributaire de l’eau du Tibet pour décembre 2013.
Cette campagne va cibler les ministères de l’environnement et les nations que sont l’Inde, le Pakistan, la Birmanie, le Bangladesh, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et la Thaïlande. En travaillant en collaboration avec INPaT [4], le bureau lié à l’environnement du DIIR et les associations tibétaines, cette campagne va rallier les parlementaires, les ONG environnementales et les communautés locales concernées dans un effort pour créer ce forum.
Les actions à mettre en place seraient la prise de conscience dans les forums internationaux, en faisant pression sur les parlements nationaux et pourquoi pas mettre en place une conférence.
Quelques témoignages recueillis sur place témoignent de l’espoir de chaque participant.
Greg Walton est un représentant irlandais. Pour lui, ces 3 jours à travailler dans le même but ont été ‘très positifs, et nous avons l’espoir que ça pourra faire la différence. Nous espérons que la situation va évoluer assez vite mais nous pensons aussi au travail à fournir à long terme.’
Tsering Dhondup, secrétaire du Bureau du Tibet en France avance que "c’est toujours une très bonne expérience de travailler avec des personnes venant du monde entier, avec différentes cultures et différents parcours, savoir ce qu’ils font dans leur pays pour le Tibet. Et comme l’a dit le Sikiyong Lobsang Sangay, l’année 2013 devra mettre la question du Tibet sur la table de chaque gouvernement".
L’espoir est sur toutes les lèvres. Que ce soit à court ou à long terme, les participants à la conférence espèrent que le travail fourni ensemble sera bénéfique à la lutte pour que la situation s’améliore au Tibet.
Source : Carole, correspondant à Dharamsala, 20 novembre 2012,
Dharamsala – Dekyi Tsering Hall, Upper TCV.
- Assemblée Internationale des Groupes de Soutien au Tibet, 16-18 nov. 2012, Dharamsala
- © Norbu Wangyal, Phayul
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[1] T.C.V. : Tibetan Children Village (Village d’Enfants Tibétains) : l’école où sont regroupés les enfants de la communauté tibétaine en exil, ainsi que ceux qui ont fui le Tibet pour recevoir une éducation à la fois tibétaine et occidentale (maths, anglais...). Voir le site (en anglais) du T.C.V..
[2] Voir l’article "Assemblée extraordinaire des groupes de soutien au Tibet du 16 au 18 novembre 2012 à Dharamsala", du 18/11/2012.
[3] Voir l’article et la carte récapitulative des immolations.
[4] INPaT : International Network of Parlementarians on Tibet est un réseau international de Parlementaires qui s’engagent à aider pour la résolution du problème tibétain causé par la politique menée par la Chine dans cette région.
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