Aggravation du non respect de la liberté religieuse en Chine
lundi 19 septembre 2011 par Monique Dorizon
Selon le Département d’État américain, dans son rapport sur la liberté religieuse dans le monde, publié le 13 septembre 2011, le non respect de la liberté religieuse se serait intensifié dans la République populaire de Chine au cours de la période allant de juillet à décembre 2010, la situation au Tibet faisant partie des pires.
La Chine est également classée parmi les huit États répertoriés par la Secrétaire d’État Hillary Clinton comme pays particulièrement préoccupants. Les autres états sont l’Arabie saoudite, la Birmanie (Myanmar), la Corée du Nord, l’Érythrée, l’Iran, l’Ouzbékistan et le Soudan.
"En Chine, le niveau global de respect de la liberté religieuse par le gouvernement a diminué en 2010 et a empiré cette année. La répression des bouddhistes tibétains et des Ouighours musulmans continue", a déclaré Michael H. Posner, Sous-secrétaire d’État du Bureau pour la démocratie, les Droits de l’Homme et le travail, lors de la publication du rapport.
À l’égard du Tibet, le rapport conclut que "le niveau de respect de la liberté religieuse par le gouvernement était resté faible dans la « Région autonome du Tibet » et d’autres zones tibétaines" et que "la répression y était sévère particulièrement lors des « périodes sensibles », comme l’exposition universelle de Shanghai ou les Jeux asiatiques à Guangzhou".
Le rapport constate que "le contrôle sur la pratique religieuse et la gestion quotidienne des monastères et des autres institutions religieuses est toujours extrêmement serré" ; des moines et des nonnes ayant signalé que les restrictions mises en place par le gouvernement chinois continuent de nuire à leur capacité à mener l’enseignement et la pratique des traditions religieuses bouddhistes tibétaines. Il note en outre que cette campagne de sensibilisation "patriotique" dans les monastères considérant une "éducation juridique" pour les moines et les nonnes comme un thème de plus en plus important, était devenue une "pratique courante de la gestion monastique".
Le rapport explique que les autorités forcent souvent moines et nonnes à dénoncer le Dalaï Lama et à étudier des documents louant les dirigeants du Parti communiste chinois et le système socialiste. Il ajoute qu’ils "font également pression sur les moines et les nonnes afin qu’ils expriment leur allégeance envers le gouvernement du 11ème Panchen Lama reconnu par les autorités chinoises".
Le rapport indique également que, apparemment à la suite de la propagande gouvernementale, les bouddhistes tibétains "continuaient d’être discriminés dans la société, y compris, par exemple, en se voyant refuser des chambres dans les hôtels, dans les grandes villes, notamment à Pékin, Shanghai et Chengdu".
Se référant à l’omniprésence de la répression religieuse, le rapport affirme : "fréquemment, les autorités locales incitent les parents, surtout ceux qui ont été membres du Parti communiste chinois ou employés du gouvernement, à retirer leurs enfants des monastères, des écoles privées attachées aux monastères et des écoles tibétaines en Inde".
Le rapport mentionne également les restrictions que le personnel diplomatique des Etats-Unis rencontre de la part des autorités chinoises lors de visites officielles dans la "Région autonome du Tibet", la limitation de sa "possibilité de parler ouvertement avec des personnes dans les régions tibétaines".
À la publication du rapport, la Secrétaire Hillary Clinton a précisé : "Avec la publication de ce rapport, nous réaffirmons le rôle que jouent la tolérance et la liberté religieuse dans la construction d’une société stable et harmonieuse".
Le 14 septembre 2011, comme prévu, la Chine a violemment rejeté le rapport, exprimant une opposition ferme à la prétendue intervention dans les affaires intérieures de la Chine.
"La Chine conteste fermement les attaques des États-Unis contre la situation des droits religieux en publiant des rapports de cette nature année après année et en interférant dans les affaires intérieures de la Chine", rapporte l’agence de presse officielle, Xinhua, le 14 septembre, citant le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Jiang Yu s’exprimant lors d’une conférence de presse.
Elle préférerait que les Etats-Unis fassent davantage d’efforts dans le développement des relations bilatérales.
Source : Tibetan Review, 16 septembre 2011
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