Action pro-tibétaine près du stade olympique, à deux jours des JO de Pékin
mercredi 6 août 2008 par Rédaction
Un groupe d’étrangers a défié le 6 août 2008 le pouvoir chinois en appelant au "Tibet libre" devant le stade national, première action spectaculaire avant les Jeux olympiques, malgré une sécurité
omniprésente.
Deux Britanniques et deux Américains [1] ont été interpellés par la police, douze minutes après avoir déployé une première banderole près du "Nid d’oiseau", a indiqué l’agence officielle Chine Nouvelle.
Mais selon le groupe Students for a Free Tibet, les militants sont restés près d’une heure et demie à côté du "Nid d’oiseau", déployant des drapeaux tibétains et deux immenses messages en anglais et en chinois.
Ils se sont retrouvés peu avant six heures du matin. Deux des hommes ont escaladé un grand poteau métallique, servant d’éclairage pour le stade, pour attacher les banderoles le plus haut possible.
"C’est un moment critique pour le Tibet", a expliqué Iain Thom dans un message enregistré par l’ONG alors qu’il se trouvait sur le poteau, haut de plus d’une quarantaine de mètres selon lui.
"Nous avons mené cette action pour souligner l’utilisation de ces JO par les autorités chinoises comme outil de propagande. Ils camouflent ainsi leur bilan sur les Droits de l’Homme", a-t-il ajouté.
Les quatre manifestants sont entrés en Chine avec des visas de touristes, a indiqué la police à Chine Nouvelle.
Outre la première banderole "Un monde, un rêve : Tibet libre" en anglais, en référence au slogan olympique, une deuxième affichait "Le Tibet sera libre" en anglais et "Libérez le Tibet" en chinois, selon l’ONG qui milite pour l’indépendance de la région.
La directrice de Students for a Freet Tibet, Lhadon Tethong [2], interrogée depuis Washington par l’AFP, a précisé que depuis leur arrestation, leurs téléphones portables sont fermés.
"On ne risque pas de les revoir de sitôt", a commenté Lhadon Tethong, précisant que cette action était préparée "de longue date", mais sans dire depuis quand.
"Les autorités chinoises veulent, plus que tout, le silence sur cette
question. A ce moment clé, nous devons appeler à un soutien mondial", a-t-elle expliqué.
"Alors que tous les regards seront tournés vers la Chine, nous appelons le monde à se souvenir que des millions de Tibétains réclament des Droits de l’Homme et des libertés", a renchéri Tenzin Dorjee, directeur adjoint de l’ONG, dans un communiqué.
Les organisateurs des Jeux de Pékin ont condamné la manifestation. "Quatre étrangers se sont rassemblés illégalement. Nous condamnons vigoureusement cette action", a déclaré le porte-parole du comité d’organisation (Bocog) Sun Weide.
D’importantes mesures de sécurité entourent les sites olympiques dans le nord de Pékin, les autorités ayant notamment mis en garde contre une menace terroriste. Certaines voix critiques ont affirmé que ces mesures visent aussi à empêcher toute manifestation qui pourrait ternir l’organisation des Jeux.
Des militants de tout poil ont prévenu de longue date qu’ils se serviraient des JO, qui commencent le 8 août 2008 à Pékin, comme plateforme pour faire avancer leurs causes, notamment les Droits de l’Homme, le Tibet ou encore le Darfour.
L’an dernier en août, soit un an pile avant les Jeux, six militants
étrangers pro-tibétains avaient été interpellés après avoir déployé une
immense banderole sur la Grande Muraille, au nord-est de la capitale chinoise.
PS Les 4 militants ont été expulsés de Pékin le 7 août vers San Francisco et Londres.
A leur retour à Londres, les 2 manifestants britanniques ont assuré que d’autres actions auraient lieu pendant les Jeux olympiques.
Le 6 août 2008 également, deux autres militants de SFT ont mené à bien une initiative similaire à celle de Pékin, peu après à Londres, en se hissant au sommet du Tower Bridge.
James Murray, 23 ans, et Jenny Raynor, 26 ans, se sont hissés sur les câbles soutenant le célèbre pont de la capitale anglaise, avant de déployer une banderole réclamant : "Pékin 2008 : écrivez l’histoire olympique : libérez le Tibet".
"Le gouvernement chinois utilise les Jeux de Pékin pour légitimer sa brutale occupation du Tibet et masquer son bilan en matière de Droits de l’Homme", a expliqué James Murray. "En ce moment crucial, nous espérons braquer le projecteur olympique sur l’occupation du Tibet par la Chine."
A Paris, une vingtaine de manifestants pro-tibétains ont envahi le 6 août une boutique du groupe de messagerie UPS à Paris, pour dénoncer les "sponsors des Jeux olympiques de la honte" et réclamer la "liberté pour le Tibet", à deux jours de l’ouverture des Jeux à Pékin.
Les manifestants français, regroupés au sein du collectif "réaction-citoyenne", ont déployé à l’intérieur de la boutique une banderole "liberté au Tibet" et un drapeau tibétain sur la porte de la boutique.
Un homme censé incarner la mort, vêtu de noir et portant une faux, a déposé par terre un autre militant représentant la "presse en deuil", tandis qu’une femme apportait dans un colis en carton un faux moine bouddhiste, yeux bandés et menotté.
Les militants, évacués par le personnel, ont ensuite poursuivi leur action à l’extérieur de la boutique en criant "UPS sponsorise les Jeux olympiques de la honte" et "liberté pour le Tibet".
Source : AFP et Students for a Free Tibet, 06 août 2008
[1] Les quatre manifestants sont :
Lucy Marion / Fairbrother (*), 23 ans, de Cambridge, Angleterre, membre de SFT UK.
Iain Thom, 24 ans, d’Edimbourg, Ecosse. Il fut le Coordinateur national de SFT UK.
Tirian Mink, 32 ans, de Portland, Oregon, USA.
Phill Bartell, 34 ans, de Boulder, Colorado, USA.
(*) Sur le site de SFT, Lucy est identifiée sous le nom de Lucy Marion. Une dépêche AFP (lors d’une interview à son retour à Londres) l’appelle par contre Lucy Fairbrother.
[2] Lhadon Tethong : son nom est repris avec l’orthographe (erronée) Thatong dans de nombreux médias, suite à une dépêche de presse. Lhadon Tethong est née au Canada, d’origine tibétaine. Elle fut à l’origine de l’un des premiers groupes de Students for a Free Tibet à Halifax, Nouvelle-Ecosse (Canada) en 1996. Elle a dirigé avec succès la campagne en 2000 contre un projet de colonisation d’une région tibétaine par des Hans qui devait être financé par la Banque Mondiale
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