6 nouvelles immolations en 48 h., les 7 et 8 nov. 2012

samedi 10 novembre 2012 par Rédaction

Six Tibétains se sont immolés par le feu en 48 heures au Tibet, cinq le 7 novembre et un sixième le 8 novembre 2012, jour de l’ouverture du 18ème Congrès du Parti Communiste Chinois, à Pékin.

Mme Dicki Chhoyang, Ministre de l’Information et des Relations Internationales de l’Administration Tibétaine en Exil, a déclaré avoir reçu la confirmation de cinq cas de Tibétains s’étant immolés par le feu pour la seule journée de mercredi 7 novembre 2012.
- Dorjee, 15 ans, s’est immolé dans le village de Tsodrug, Gomang, près de Ngaba [1], et est décédé le jour même ;
- Samdub, 16 ans, s’est immolé dans le village de Tsodrug, Gomang près de Ngaba [1]. Sa situation actuelle est inconnue ;
- Dorjee Kyab, 16 ans, s’est immolé dans le village de Tsodrug, Gomang près de Ngaba [1]. Sa situation actuelle est inconnue ;
- Tamdin Tso, 23 ans, s’est immolé dans le village de Dorongo, à Rebkong [2] et est décédé le jour même ;
- un Tibétain non identifié s’est immolé dans le Comté de Driru [3]. Sa situation actuelle est inconnue ;
Le lendemain, jeudi 8 novembre, Kalsang Jinpa, 18 ans, s’est également immolé à Rebkong [2] et est décédé le jou même.

Trois cas (Dorjee, Samdub et Dorjee Kyab), des moines adolescents, se sont produits dans la préfecture de Ngaba, un des principaux foyers de la contestation tibétaine. Un autre a eu lieu dans la "Région Autonome du Tibet", et deux autres, dont celui de jeudi 8, se sont déroulés dans la "Préfecture Autonome Tibétaine de Huangnan", dans l’Amdo tibétain, rattaché à la province du Qinghai.

"Les immolations au Tibet sont un appel au sentiment humain de la communauté internationale, du gouvernement chinois et du peuple chinois, pour qu’ils entendent leur cri de désespoir", a souligné Dicki Chhoyang.
Jeudi 8 novembre, de nombreux Tibétains s’étaient rassemblés devant les portraits des personnes décédées, où brûlaient des bougies, à Dharamsala (Inde).

Le Dalaï Lama avait appelé lundi 5 novembre 2012 au Japon les futurs dirigeants chinois à changer de méthodes et à faire cesser "la censure et les brutalités" pour faire taire les voix discordantes en Chine. "L’ère Hu Jintao est finie. Xi Jinping va devenir président. Je pense qu’il n’y a pas d’alternative sauf s’il y a un changement politique", a déclaré le leader spirituel tibétain à Yokohama. "Hu Jintao avait commencé à bâtir une société harmonieuse et stable. Mais pour avoir une société stable, il faut réduire le fossé entre riches et pauvres. Et vous avez besoin d’une justice indépendante, d’une presse libre et de l’état de droit", a encore déclaré le Dalaï Lama.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, Navi Pillay, avait également appelé Pékin à répondre d’urgence aux frustrations des Tibétains, évoquant "des détentions et des disparitions", "l’usage excessif de la force" et "la répression des droits culturels des Tibétains" [4].
La Chine a immédiatement répondu en exprimant son "mécontentement". "Nous avons fait part de notre vif mécontentement et de notre opposition ferme à ce soi-disant communiqué sur le Tibet. L’immense majorité des gens dans les régions tibétaines sont satisfaits de leurs conditions de vie actuelles", avait déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Source : AFP, Tibet.net

Voir l’article et la carte récapitulative des immolations.

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[1] Le monastère de Gomang est situé à une dizaine de km de Ngaba, dans la localité de Gemoxiang (སྲོ་མང་ en tibétain, 各莫乡 en chinois), dans la "Préfecture Autonome Tibétaine et Qiang de Ngaba".
Localiser Gomang (Gemoxiang) sur cette carte.

[2] Rebkong (Tongren ou 同仁县 en chinois), est situé dans la "Préfecture Autonome Tibétaine de Huangnan", région tibétaine de l’Amdo et dans l’actuelle province chinoise du Qinghai. Localiser Rebkong (Tongren ou Huangnan) sur cette carte.

[3] Driru, ou Biru (比如县) en chinois, est à une centaine de kms à l’est de Nagchu (en chinois Nagqu, 那曲地区). Driru, dont le nom signifie "femelle du yack", est un district dans une région accidentée au nord de la "Région Autonome du Tibet" (4 500 m d’alt. environ), près de la rivière Salouen (Nu Jiang, 怒江, en chinois).
Localiser Driru sur cette carte.

[4] Voir l’article "Tibet : la responsable de l’ONU aux Droits de l’Homme interpelle la Chine", du 03/11/2012.


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