10ème cas de tentative d’immolation d’un moine à Kardzé

Un moine tibétain s’est immolé par le feu le 25 octobre 2011 dans l’ancienne province tibétaine de l’Amdo (aujourd’hui Sichuan) où ont déjà eu lieu ces derniers mois neuf immolations ou tentatives d’immolations de moines bouddhistes, ont annoncé des organisations de défense des droits de l’homme.
Le moine, identifié comme Dawa Tsering, s’est aspergé d’essence et y a mis le feu le 25 octobre vers 9h30 du matin, juste après la cérémonie religieuse traditionnelle du Cham pour protester contre le régime de Pékin, dans la préfecture de Kardzé [1], a annoncé sur son site web le Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD), dont le siège est en Inde.
"Alors qu’il s’était immolé, Dawa Tsering a crié des slogans demandant le retour au Tibet de sa sainteté le Dalaï Lama, l’égalité et la liberté au Tibet", a indiqué le communiqué.

Interrogée par l’AFP, l’organisation Free Tibet, dont le siège est à Londres, a confirmé ce dernier incident, mais n’était pas en mesure d’identifier le moine ni de se prononcer sur son état santé.
Le moine, âgé d’environ 38 ans, qui est dans un état critique, est rentré dans son monastère après avoir été transporté à l’hôpital par des moines, a précisé le Centre tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie, précisant que ses chances de survie étaient minces.

Huit moines tibétains et une nonne se sont déjà immolés par le feu [2] dans des régions de la province du Sichuan habitées par des Tibétains depuis l’immolation d’un jeune moine du monastère de Kirti, dans la préfecture d’Aba, en mars dernier, pour le troisième anniversaire du début des émeutes antichinoises de 2008 à Lhassa. [3]

Au moins cinq moines et une nonne sont morts des suites de leurs brûlures, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Tous ces incidents sauf deux se sont produits après que les autorités chinoises eurent condamné trois moines fin août à des peines de 11 à 13 ans de prison pour leur implication présumée dans la mort du moine en mars au monastère de Kirti. [4]
La plupart des tentatives de suicide se sont produites dans la préfecture de Ngaba. [5]

"Les derniers incidents signifient que les Tibétains se mobilisent pour protester contre l’occupation du Tibet", a estimé le porte-parole de Free Tibet, Stephanie Brigden.
Elle a ajouté que la dernière immolation survenait après que les forces de sécurité ont blessé par balles deux Tibétains pendant une manifestation dans la préfecture de Kardzé, dans le Sichuan, le 15 octobre. [6]

De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, ethnie fortement majoritaire en Chine, et le monastère de Kirti (près de Ngaba) est devenu le foyer de la contestation contre la répression de leur religion et de leur culture.

Sources : AFP, Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie, 25 octobre 2011.