Situation tendue et sécurité renforcée dans le Kham

Les autorités chinoises ont renforcé la sécurité dans le Canton de Dzogchen [1], environ deux semaines après les manifestations massives contre la répression dans un monastère local et la détention arbitraire de Tibétains.

Le renforcement de la présence de la sécurité a créé des tensions dans le Canton de Dzogchen, Comté de Dergé, Préfecture de Kardzé, où 3 000 à 4 000 Tibétains menés par des moines ont protesté le 25 avril 2012 pour condamner la répression exercée au monastère de Dzogchen [2].
Les manifestants se sont retirés à la suite des assurances données par le Gouverneur du Comté de Dergé que les forces de sécurité seraient retirées dans les trois jours. Les policiers sont partis le jour-même.

"Maintenant, les forces de sécurité sont de retour avec un contingent plus important et la situation est extrêmement tendue et sensible", rapporte un Tibétain de la région parlant des derniers développements.
La raison du regroupement des forces de sécurité n’est pas claire.

Les Tibétains de Dzogchen étaient particulièrement inquiets des raids menés le mois dernier par les forces de sécurité sur le monastère de Dzogchen, au cours desquels plusieurs moines ont été sévèrement battus, interrogés, et emmenés. Les recherches de la police ont également été menées dans des maisons tibétaines autour du monastère.

Une autre source tibétaine dit que Dzogchen faisait partie des 16 régions identifiées comme devant "subir une répression violente" lors des réunions tenues à Dartsédo [3] le mois dernier.

Les réunions visaient à apporter la "stabilité" dans le Sichuan, secoué ces derniers mois par les auto-immolations de Tibétains qui protestaient contre la domination chinoise. Elles ont été suivies par les fonctionnaires du gouvernement central et de la "Région Autonome du Tibet".
Dans l’une de ces réunions, certains responsables de la "Région Autonome du Tibet" ont affirmé que de "sévères et efficaces" restrictions sécuritaires avaient permis d’éviter les immolations de protestation dans la région, ce qui suggère que des mesures semblables devaient être prises dans les provinces du Sichuan et du Qinghai (Amdo et Kham tibétains).

C’est dans ces deux provinces qu’ont eu lieu la majeure partie des 35 immolations de protestation contre le régime chinois depuis 2009. |Voir l’article et la carte récapitulative des immolations.|

Source : Radio Free Asia, 6 mai 2012.