Monsieur le Président,
A l'approche de la tenue de la 57ème session de la Commission des droits de l'homme de l'O.N.U., nous vous écrivons pour vous faire part de notre inquiétude devant la situation des droits de l'homme en Chine et au Tibet. De l'avis unanime des experts, elle ne fait qu'empirer. L'absence de liberté d'opinion et de liberté religieuse, la destruction systématique de l'identité tibétaine, la répression du mouvement Falungong par des méthodes policières cruelles, la pratique de la torture, l'usage sans mesure de la peine de mort, constituent une violation constante de la Charte des Nations-unies et de la Déclaration Universelle des droits de l'homme.
La France s'est engagée, à travers l'Union européenne, dans un processus de « dialogue constructif » avec la R.P.C. dont les résultats se révèlent extrêmement décevants, ainsi que l'ont constaté le 22 janvier dernier les ministres des Affaires Etrangères de l'Union européenne. Plusieurs voix se sont élevées au sein de l'Europe pour réclamer une politique plus rigoureuse en la matière (Commission des Affaires Etrangères du Parlement britannique, Résolution du Parlement Européen du 18 janvier).
En tant que citoyen européen, nous vous prions respectueusement de faire en sorte que la France exprime avec courage et clarté sa réprobation devant la situation actuelle en s'associant avec d'autres pays pour présenter et faire voter une résolution lors de la 57ème session de la Commission des droits de l'homme de l'ONU. Selon certaines sources la France, au contraire, s'opposerait au souhait de plusieurs pays d'Europe de co-signer une telle résolution, présentée par les Etats-Unis, voire d'en présenter une au nom de l'Europe.
Si une telle attitude était avérée, elle ne pourrait qu'indigner profondément tous les défenseurs des droits de l'homme en Europe et singulièrement en France. Elle serait humiliante pour notre pays et pour ses traditions humanistes et peu respectueuse des souhaits exprimés par des centaines d'élus.
Nous espérons, Monsieur le Président, que vous ferez en sorte que la Communauté internationale soit alertée et se prononce fermement sur ce qui constitue la base même de l'existence de l'organisation des Nations-unies : le respect de la dignité de la personne humaine.
Nous vous prions d'agréer, M. le Président, l'expression de notre très haute et très respectueuse considération.
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